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l’avoir fait moudre, le vendre au Potosi où il y avait disette. J’y fus, achetai huit mille fanègues à quatre pesos, les chargeai sur les moutons, me rendis aux moulins de Guilcomayo, en fis moudre trois mille cinq cents et, les ayant portées au Potosi, les vendis de prime abord aux boulangers du lieu à quinze pesos et demi. Puis je retournai aux moulins, où je trouvai partie du reste moulu et des acheteurs auxquels je vendis le tout à dix pesos. Après quoi, je revins à las Charcas, avec l’argent comptant, vers mon maître qui, vu le bon profit, me renvoya à Cochabamba.

Entre temps, un dimanche, à las Charcas, n’ayant que faire, j’entrai jouer chez don Antonio Calderon, neveu de l’Évêque. Il y avait là le Proviseur, l’Archidiacre et un marchand de Séville marié dans le pays. Je m’assis au jeu avec le marchand. La partie s’engagea. Sur un coup, le marchand, déjà piqué, dit : — Je fais. — Combien