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AVRIL 1917


Le 1er . Trois fois en deux jours, au café et au restaurant, je vois des soldats avec croix de guerre et médaille militaire, qui vendent des cartes postales ou chantent des refrains patriotiques puis font la quête. La caissière leur échange ensuite leurs sous contre des billets.

— Le 1er . Le Sénat vote l’affichage de proclamations enflammées de Viviani et de Chéron, ce dernier retour de mission dans les régions libérées. On y « voue à la malédiction universelle les auteurs des forfaits accomplis par les Allemands dans ces régions ». Chéron déclare que « la haine des Allemands est désormais le plus saint des devoirs ».

— Le 2. Les dernières séances du Reichstag, jusqu’au 29 mars, se ressentent de la Révolution russe. Les Gauches s’unissent pour demander des réformes politiques. Une commission de 28 membres est nommée à cet effet.

Mais ceux qui veulent chez nous la guerre indéfinie, ceux-là veillent. Ils craignent que la France ne traite avec une Allemagne débarrassée de l’impérialisme, bien que ce résultat soit un des buts de la guerre. Et des articles, comme celui de Capus, frappent d’avance de suspicion la révolution allemande, déclarant qu’elle sera truquée, camouflée, destinée à sauver le Kaiser, d’accord avec lui, bref