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— Au restaurant, près de nous, une dame dit : « Oh ! Moi, si j’ai du lait pour mon chien, la guerre peut durer. »

— L’aspect des cafés. Ils débordent. Beaucoup de vieillards jouent aux cartes et semblent totalement détachés des événements.

— L’acteur Signoret, qui est à la Censure, a entendu un attaché diplomatique déclarer : « Il est sans exemple qu’il y ait une guerre sans vainqueur ni vaincu. »

— L’idée d’obtenir une indemnité de l’Allemagne afin d’alléger les impôts futurs séduit nombre d’esprits. Se rendent-ils compte qu’ils veulent d’actuels sacrifices d’existences pour éviter de futurs sacrifices d’argent ?

— Une femme écrivain, au chauvinisme effervescent, parle dans ses articles de la « nation élue ». C’est la nôtre. Et penser que chacun dit cela de la sienne…

— Oh ! Ce vent de mysticisme, que fait lever la guerre ! Un conte de journal peint un adolescent qui se perce la main d’un coup de revolver afin « de souffrir par amour pour la France et d’être digne d’elle ! » Quelqu’un me dit : « On le réformera »

— Le régime du pain rassis a commencé le 25. Légers grognements. On en use plus, dit-on.

— Le 26. Chaque jour amène son imprévu. Aujourd’hui c’est la retraite des Allemands jusqu’aux abords de Bapaume devant les Anglais. Événement nouveau qui déconcerte.

— Le 27. Dès le lendemain, la presse déclare que c’est « la victoire des gaz. ». Dans les milieux orthodoxes, l’espoir s’érige, devient plus exigeant, souhaite une longue victoire.

— Le Journal du 27 parle des mesures à prendre quant au charbon « en vue d’éviter dans la pro-