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Au Comité secret, Humbert attaqua surtout. Il parla des grèves perlées des syndicalistes aux usines de guerre. Mais il n’est pas orateur. Albert Thomas, Herriot, Clémentel, en ont facilement triomphé. Quant à Clemenceau, il contredit Malvy sur le mouvement pacifiste. Malvy le niait. Clemenceau, qui s’était fait livrer les dossiers de la Sûreté générale, les sortit.

— Un dessin du Petit Parisien représente un soldat français qui met le pied au cul d’un soldat allemand, porteur d’une pancarte : « Paix… »

— Le 22. L’Amérique demande à tous les belligérants leurs buts de guerre. Gros émoi.

— Dès le 23, le Temps proteste contre cette note : on ne peut pas, dit-il, nous contraindre à remettre l’épée au fourreau.

— Le 24, protestation unanime de la presse contre la note Wilson. On veut la victoire par les armes. Un reproche à l’Amérique de n’avoir pas pris parti dès août 1914. On l’accuse d’avoir agi à la suite de l’offre allemande. On oublie, de Wilson, son discours à la statue de la Liberté, et son action contre la guerre sous-marine (mai 1916).

— Dessin de Noël du Petit Parisien. Deux enfants prient devant la cheminée : « Faites que papa revienne avec la victoire. » N’est-ce pas affreux, cette condition qu’on leur fait mettre ? Deux gosses ! Mais le cri du cœur, c’est : « Faites que papa revienne ! »

— Un de nos journaux imprime en lettres grasses : Leurs véritables prétentions, et donne l’opinion d’un pangermaniste épileptique demandant Marseille. Ne souriez pas. Cela porte. Mon fils, allant chez une de nos parentes, s’entend répliquer par elle : « La paix ! Oh ! Pas maintenant. Ils veulent Marseille. » Son journal l’avait empoisonnée.