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loin de la fable d’une Russie uniquement accourue à la défense de la petite Serbie…

— Le président Wilson, dans un discours à la statue de la Liberté, a pris parti « contre les gouvernements où une petite caste égoïste peut déchaîner la guerre ». Ô sombre ardeur des patriotes : c’est à peine si on veut s’apercevoir de cette grande force morale apportée aux Alliés. Nul n’en parle. Vous comprenez : si cela allait arranger les choses !

— Il y a au Petit Palais une exposition des monuments mutilés, organisée par le Journal, par les soins de Lapauze. L’encre coule, en flots indignés, contre le vandalisme allemand. Mais d’après les témoignages que j’ai recueillis vingt fois dans ces villages de la Marne d’où l’ennemi fut chassé, il est impossible de savoir si ce sont des obus français ou allemands qui ont produit ces dégâts.

Le Petit Parisien (3.000.000 d’exemplaires) imprime en gros caractères : « Ils veulent Anvers et Briey. » À y regarder de près, cette volonté est exprimée par une gazette du centre catholique allemand. C’est ainsi que les Allemands pourraient écrire : « Ils veulent Coblentz », parce que Barrès l’a écrit dans l’Écho de Paris.

— À la séance du mardi 5, au Comité secret, Violette parle sur les armements et Renaudel sur le Haut-Commandement. Vives impressions.

— Le mercredi 6, Tardieu parle sur l’armement. Le général Roques sur les effectifs. Il n’est pas très familiarisé avec ses notes et son exposé est un peu confus. Il y a 2.800.000 hommes aux armées. Mais on y a vidé les dépôts. Sur les pertes, il donne 750.000 morts sur le champ, plus les morts de maladie, de suite de blessures, plus les disparus. Cela fait un total de 1.300.000 hommes ! Il y a environ 400.000