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avion abattu ! Quelle stupeur ! Voilà, en raccourci, ce qui se produira après la guerre, quand on saura.

— Le lieutenant G…, Belge, me dit que court le bruit d’une proposition d’armistice de la part des Allemands : libération de la Belgique avec trois milliards d’indemnité, libération des départements envahis, retour à la France de la Lorraine annexée, referendum pour l’Alsace. Il dit que dans l’ordre où elles désirent la paix, les nations se classent ainsi : 1o Russie (fort parti germanophile. À Londres, récemment, on a craint une paix séparée russe) ; 2o Roumanie (furieuse, se dit trahie par les Alliés qui ne lui ont pas fourni les effectifs promis) ; 3o Italie (irritée qu’on vante l’héroïsme français plus que le sien) ; 4o la France ; 5o l’Angleterre.

— Le 10. Autre rumeur d’armistice que Jean L… tient du préfet du Rhône. Les Allemands demanderaient quinze jours pour se retirer sans coup férir sur une ligne de retraite, puis reprendraient le combat. Il aurait été propose par le Nonce du Pape et refusé.

— Painlevé, rentré d’Angleterre le jeudi 9, dit qu’il ferait de grandes choses avec Lloyd George. Mais il lui faut l’agrément de Briand pour aller là-bas. Il est heureux de voir que Lloyd George lui fait particulièrement bel accueil.

— Les maisons de thé débordent.

— Le général N… allait rendre compte à Joffre de ses opérations sur la Somme, où sa division fut tort éprouvée. Un officier du G. Q. G. lui dit : « Ne dites pas le chiffre de vos pertes au général Joffre. Cela lui donnerait du souci. »

— Mon voisin, le juge B…, consacre une audience hebdomadaire aux plaintes des réformés, exemptés, blessés, que des femmes ont traités d’embusqués.