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gouvernement français d’offrir 4 milliards à Von Kluck pour épargner Paris. Accambray rêve maintenant d’une alliance avec les États-Unis, une sorte de vaste Atlantide.

— Le nombre des couples qui s’embrassent, s’enlacent et se pétrissent en public va croissant de jour en jour.

— Les armées appellent Mangin le Boucher. Même dans les milieux nationalistes, il a une réputation de sacrificateur sans frein. Il est promu dans la Légion d’honneur parce que ses troupes ont repris Douaumont et Vaux. Les soldats qui en revinrent lui criaient au passage : « Eh ben, tu l’as, ta décoration ? »

— Le 9. Intermède gai. On annonce la nomination de Hughes à la présidence des États-Unis. Puis celle de Wilson, qu’on a déjà eu le temps de traîner dans la boue. Les journaux ont obéi à la hâte de triompher et à la hâte d’informer.

L’attitude de l’Amérique devant le conflit européen a dû jouer un grand rôle dans cette élection. Wilson représente le parti avancé, la démocratie, le libre-échange. Hughes représente le chauvinisme, la réaction, les grosses entreprises, le protectionnisme.

— Un permissionnaire, casqué, sort d’une gare. Le gabelou veut lui faire ouvrir ses pauvres paquets. Le soldat l’engueule. La foule prend parti pour le gabelou.

— En France, flambeau de la civilisation, le communiqué ne dit jamais les avions qui ne rentrent pas, dans les combats aériens. Les Anglais, au contraire, en font mention. Qu’arrive-t-il ? Que nos communiqués donnent l’impression que tous les appareils reviennent. Et quand se tue l’aviateur Bœlke, on apprend qu’il en était à son quarantième