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NOVEMBRE 1916


— Bouttieaux passe le 2 novembre. Il dit qu’au début de juillet, un général commandant de troupes coloniales parvint jusqu’à la Somme. Il demanda à l’État-Major s’il devait s’y maintenir. On lui répondit qu’on était trop loin pour en juger, qu’on le laissait maître de ses décisions. Il y renonça.

À propos des Russes. Bouttieaux rapporte qu’un colonel russe lui tint ce langage : nous ne tenons pas à ce que nos contingents envoyés en France reviennent en Russie. Au contact des Français, ils ont pris le sens de la démocratie et ils deviendraient là-bas des ennemis du régime féodal en vigueur.

— Le 5. La Ligue des Droits de l’Homme a fait un rapport sur les conditions de la paix. Les premiers jours, échoppage absolu. Peu à peu, la lumière filtre. On apprend que Séverine a demandé la paix au nom de l’humanité. Elle fut battue. Le rapport, publié, se fonde sur la victoire et répudie les annexions.

— Il y eut, fin octobre, un Conseil des ministres agité, où on releva un désaccord entre les chiffres donnés par le G. Q. G. et ceux donnés par Sarrail, quant aux effectifs de Salonique. Le ministre Roques part là-bas à fins d’enquête. Auparavant, il vit Joffre qui espère bien être débarrassé de Sarrail et n’en veut pas au front français.