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avec le retour de ces colonies à l’Allemagne. » Et c’est la guerre du Droit ! Et les peuples vont disposer d’eux-mêmes ! Balfour ajoute que la fin de la guerre n’est pas encore en vue, naturellement.

— Le 25. L’ultimatum de Wilson. Un document à arêtes vives et dures. Wilson proposera à ses alliés l’armistice si l’Allemagne est mise en état de ne pas renouveler les hostilités.

L’ultimatum paraît bien accueilli, surtout en Angleterre.

— Le bruit court de l’abdication du Kaiser à la date du 16. Liebknecht est libéré et acclamé. (Péricat est toujours en prison.)

— Hélas ! On ne voudra pas voir que ce ne sont pas les décisions militaires qui règlent cette guerre. Les Allemands débordent encore sur les territoires ennemis. Leur retraite, stabilisée actuellement, n’a abandonné qu’une bande de territoire occupé. Et cependant, ils ont le ton des vaincus. C’est bien l’état économique, la misère, la souffrance, le blocus, qui décident et mènent les événements. Mais on veut les habiller de vêtements militaires.

— La Ligue des Droits de l’Homme, la C. G. T., la Coalition républicaine, les socialistes, se réunissent pour essayer de lutter contre les forcenés de guerre…

— À cette heure suprême, tragique, où les pertes se devinent effroyables, où le sort de la planète se joue, les music-halls et les théâtres parisiens s’épanouissent et rayonnent. Réouverture d’Apollo, où l’on joue la « Reine Joyeuse » avec 120 femmes dans la fête persane. Aux Folies-Bergère, la revue anglaise « Zig-Zag ». À l’Olympia, programme monstre, dit l’affiche. Au Casino de Paris, Mistinguett reparaît, dans la revue « Pa-ri-ki-ri » (Paris qui rit dans ce sang et ce deuil !). À Ba-ta-clan, la revue « À toutes jambes ». Et des premières. Guitry père