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— Le 16. Nouvelle note de Wilson. Après avoir rappelé que les conditions de l’armistice seront fixées par les conseillers militaires de l’Entente, il réclame des sauvegardes. Il n’envisage pas d’armistice tant que l’Allemagne « se livrera aux pratiques illégales et inhumaines qui violent les règles de la guerre civilisée ». La guerre civilisée ! Enfin, il attire l’attention du gouvernement allemand sur une des 14 conditions auxquelles ledit gouvernement a adhéré : la nation allemande doit changer le pouvoir qui la gouverne et qui peut troubler de sa seule volonté la paix du monde. C’est une condition préalable de la paix.

Naturellement, cette fois-ci, la sentence, comme ils disent, est approuvée par les journaux.

— L’amèrement comique, c’est de se rappeler en ce moment que l’Entente mène la guerre du Droit. Quelles lézardes, dans les tables de marbre du noble programme ! Les peuples doivent disposer d’eux-mêmes. Et on avance la main sur l’Asie Mineure, sur les colonies allemandes, on donne un morceau de Turquie à la Bulgarie. Tous les vieux usages de la diplomatie secrète continuent de mener ces tractations sous le manteau des belles intentions, des pensées généreuses et neuves. Et c’est quelque chose de terriblement hypocrite, plus vilain qu’un appétit de conquête ouvertement avoué.

Et quels germes de revanche ! Ah ! Les gens qui disaient, au long de la guerre : « Si on fait la paix, c’est la guerre dans trois ans ! » Jamais au contraire la guerre prochaine ne fut mieux préparée que par la mentalité qui régit les pourparlers actuels.

— Le 16. Caillaux est officiellement traduit devant la Haute-Cour, en même temps que Loustalot et Comby.

— Depuis fin septembre, les Belges, flanqués de