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de Londres. Elle marque une régression sur les précédentes, due sans doute aux opérations militaires et surtout à la présence d’éléments américains. C’est ainsi qu’elle décide de reprendre par les armes les territoires envahis. Par contre, elle souhaite que la réponse à l’offre autrichienne ne soit pas purement négative et elle évoque les quatorze conditions de Wilson, qui reviennent un peu à la mode. Enfin, il y a dans cette motion des buts sociaux de paix, tels que la journée de huit heures, l’interdiction d’employer des enfants de moins de 16 ans, etc., qui sont d’origine américaine. Ils donnent à la guerre une signification sociale.

— Le 22. « L’Union des grandes Associations françaises » a de nouveau sévi. Elle annonce qu’en deux mois elle a répandu 33 millions de tracts pour raffermir, réchauffer, retremper les courages. Richepin a envoyé une ode à la Marne. Un cinéma déroula un film intitulé « N’oublions jamais ». Et le ministre Lebrun récita des strophes de la Marseillaise.

— Les Américains bombardent Metz. Quarante obus. Les Français approuvent qu’on bombarde la cité lorraine, qui ne peut être habitée que par des Lorrains, deux fois français. Comprenne qui pourra…

— Je pense aux attentats anarchistes qui sévirent de 1890 à 1900. Comme ils sont mesquins, à côté des massacres actuels, où douze millions d’hommes sont déjà tombés. Ce rêve absurde de tout détruire pour tout reconstruire, on est en train de le réaliser.

— La troupe au village. Deux soldats causaient, dans la cour voisine : « Au moins, quand deux chiens se battent, c’est pour un os. Ils savent pourquoi. Mais nous, c’est parce que les Présidents ne s’entendent pas. »

— Le 28. Offre de paix bulgare. Franchet d’Esperey refuse la demande d’armistice mais accepte