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du 8 août. Or, de toutes parts, en apprend des deuils nouveaux.

— Un chroniqueur de l’Information interdit aux Allemands de reparaître à Paris après la guerre. Pour cela il propose qu’on marque d’une plaque commémorative les maisons de Paris atteintes par des projectiles allemands. Il suffira de leur montrer ces plaques pour qu’ils s’enfuient. À la colonne suivante du journal, on lit : « Le raid sur Carlsruhe fut très efficace. » Et dans le texte : « Les aviateurs britanniques ont détruit une aile du palais de la grande-duchesse Sophie. Une bombe tombée près d’une fabrique a tué 11 personnes et en a blessé 26. » Puis à la page suivante : « Le raid sur Francfort a fait 12 morts et de nombreux blessés. » Alors, ils vont aussi mettre des plaques ?… Ô stupidité de la guerre et de ses fanatiques…

— Le retour à l’âge des cavernes. Dans chaque famille, même les plus unies, chaque membre a son pain, son sucre. On l’enfouit jalousement dans des cachettes. Cela rappelle les bêtes qui, lorsqu’elles ont attrapé un peu de pâture, vont vite la grignoter dans un coin, à l’écart.

— Le soir du 15, alerte de 10 heures 50 à minuit 36. Nous sortions de chez les Guillaumet et, avec d’autres convives, nous passons ces deux heures dans la station du métro Trocadéro. Des Américains dansent des « two-steps » avec des voyageuses, en s’accompagnent de chants ou de sifflets…

— On me dit qu’une des raisons de l’appel hâtif de la classe 20, malgré les apports américains inespérés, c’est le désir du G. Q. G. d’avoir de gros effectifs français, pour remporter des victoires françaises, ne pas passer au second rang militaire.

— Le 21. Les journaux publient, d’information officielle, des lettres prises sur des Allemands, où