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« Le gouvernement belge ignore la lettre, Wilson aussi. Les deux gouvernements russes du prince Lvof et de Kerensky également.

« Le prince Sixte vit deux fois Lloyd George, qui reconnut l’importance des propositions et les accueillit avec faveur. Aussi, de Suisse, le prince Sixte peut-il écrire en termes optimistes à l’Empereur, malgré les divergences des gouvernements anglais et français. D’où la deuxième lettre de l’empereur. (Elle est au dossier des Affaires Extérieures. Clemenceau et la Commission en ont refusé la publication.) L’Empereur se félicite de l’accord de principe entre lui et les deux gouvernements. Il compte réussir à entraîner l’Allemagne à la paix si les conditions sont raisonnables — c’est-à-dire l’Alsace-Lorraine de 1871. Si l’Allemagne refuse, lui les acceptera et il sera suivi par la vallée du Danube. Il a le consentement bulgare. Il réitère sa demande de secret.

« Lloyd George insiste sur la portée de l’offre et le désir de ne pas laisser échapper l’occasion favorable. Il se heurte à l’opposition de M. Poincaré et il eut y entre eux un véritable conflit d’opinion.

« M. Poincaré fut hostile par raisons de principe. La guerre ne pouvait s’achever que par une complète victoire militaire des Alliés. La résolution de Lloyd George a été influencée, ébranlée par Poincaré et Ribot à Paris. Il le reconnaît.

« À Saint-Jean-de-Maurienne, Sonnino fut hostile à l’arrangement et, aidé par Ribot, l’emporta sur Lloyd George. On décida que les offres de l’Empereur ne fournissaient aucune base pour la paix.

« En mai 1917, Kerensky proposa à l’Entente de prendre l’initiative de la paix. Il ignorait la lettre impériale. Il y eut refus unanime des Alliés.

« En mai 17. Ribot promit les passeports pour