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— Le 31. Demartial me communique un résumé, par Alexandre, professeur à la Faculté de Grenoble, des quatre articles du Manchester Guardian (avril-mai 1918) qui exposaient l’affaire autrichienne. Voici les traits principaux de cet exposé :

« Nombre des membres de la Commission des Affaires Extérieures ne mettent pas en doute la sincérité de Charles Ier.

« Sixte de Bourbon demande à Poincaré, le 31 mars 1917, sa parole de ne montrer à personne la lettre impériale et de ne jamais révéler publiquement la tentative. Poincaré consent, mais ne peut accepter la lettre que s’il la montre à Ribot. Le prince accepte mais insiste sur l’importance du secret. Toute révélation exposerait la vie du jeune empereur.

« Poincaré a conduit personnellement les négociations. Il rédige un compte rendu de son entrevue avec Sixte de Bourbon (Dossier de la Commission des Affaires Extérieures) et il l’envoie à Ribot absent de Paris. Il y écrit : « le prince Sixte de Bourbon a été chargé de dire à l’Empereur que la question pour nous n’est pas de recouvrer l’Alsace-lorraine de 1871. Ce que la France réclame, c’est l’Alsace-Lorraine dans ses frontières de 1814 et de 1790, la vallée de la Sarre ; des restitutions, des réparations, des garanties sur la rive gauche du Rhin. » Ce sont les conditions inscrites au traité secret porté à Pétrograd par Doumergue en mars 1917.

« La lettre impériale n’a été connue d’aucun parlementaire, ni ministre, sauf Albert Thomas, à qui on révéla son existence à son retour de Russie en juin 1917.

« Plus tard, en 1918, Violette proteste que Ribot n’avait pas le droit de prendre l’engagement du silence, ni Poincaré de le réclamer.