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JUIN 1918


— Le 1er. Passage de troupes à Serbonnes. L’arrière-front déménage devant l’avance allemande. Un bataillon d’infanterie, classe 18, cantonne au village. L’impression dominante, c’est que la vie militaire du temps de paix continue. À sept heures du soir, la troupe arrive. C’est la caserne en marche, l’aboiement des gradés « Une ! Deux ! Au pas ! Redressez la tête ! »

— Le 1er. Des réfugiés refluent de la Marne, par la route, au pas du bétail qu’ils emmènent. Longues et lamentables caravanes, chariots, troupeaux, le retour à la tribu barbare, à la vie nomade. Seules, les bicyclettes font anachronisme.

— Le 3. La zone des armées conquiert six nouveaux départements : Calvados, Eure-et-Loir, Sarthe, Loiret, Nièvre, Cher. On en donne comme prétexte la présence de centres américains dans ces régions, la facilité du contrôle des étrangers, des réquisitions, etc.

— Le 3. Loin de Paris, on suit l’offensive par les communiqués. Il faut chercher la vérité sous la phrase subtile, empreinte de l’éducation spéciale de l’État-Major. Un recul n’est pas avoué tout droit. On lit : « Partout ailleurs, nous avons conservé nos positions. » Ce qui donne à penser qu’en ce point nous ne les avons pas conservées. L’avance allemande, au sep-