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Duval. On relève dans l’acte d’accusation ceci : « Le Bonnet Rouge a entrepris la première campagne destinée à préparer les Français à l’idée d’un compromis de nature à hâter la fin de la guerre. » Il paraît que c’est un crime !

— Un auxiliaire porte, tatoué dans le dos, ces mots : « Merde pour la patrie. » Il est obligé, en de fréquentes visites médicales, de les exhiber devant des galonnés…

— Le 6. On me donne des détails rétrospectifs sur l’affaire autrichienne. Clemenceau donna d’abord de brèves et cassantes explications devant les trois commissions, Armée, Marine, Affaires Extérieures. Puis on décida de lire le dossier entier devant cette dernière commission. La lecture dura trois séances.

L’impression de mon informateur est que Charles Ier était loyal et sincère (il parle bien d’alliance dans une note au crayon). Une sous-commission de cinq membres fut ensuite chargée de préparer un questionnaire. Le souci dominant de certains parlementaires, c’est d’éviter un débat devant la Chambre, en séance publique ou secrète (car dans les deux cas il y aurait un vote final et public), afin « que les poilus, en pleine bataille, ne croient pas qu’on ait pu, il y a un an, faire la paix ».

Détails complémentaires. Ce fut Cambon qui introduisit le prince Sixte près de Poincaré. Le prince demanda à Poincaré sa parole d’honneur de ne communiquer à personne la lettre impériale. Poincaré s’y engagea sous la double réserve de mettre au courant son président du Conseil, nécessité constitutionnelle, et d’avertir Lloyd George, opportunité inéluctable. Ces deux clauses furent acceptées. Plus tard, on avertit Orlando. Il y avait eu néanmoins serment. C’est pourquoi le prince Sixte, invité télégraphiquement au Maroc à confir-