Page:Envers de la guerre - tome 2-1916-1918.djvu/226

Cette page a été validée par deux contributeurs.

les municipalités ne sont pas prêtes à les recevoir. « Chez les ouvriers mineurs, un zèle patriotique au-dessus de tout éloge. » Or, l’effervescence est telle dans le milieu minier qu’on a dû libérer le délégué Broutchoux, arrêté pour propos défaitistes. « Chez les troupes, un entrain merveilleux et une fraternelle coopération avec les armées britanniques. » Or, toutes les lettres de soldats maudissent les Anglais, leur mettent les revers sur le dos, etc. N’est-ce pas que le public est exactement informé ?

— Le 18. Clemenceau s’explique devant des Commissions sur l’affaire autrichienne. Il dénonce la « manœuvre » des Empires Centraux qui voulaient dissocier les Alliés. Naturellement.

— Le départ de la clientèle riche, l’application d’une taxe de 10% sur les achats de luxe (et tout est de luxe, à en juger par les listes officielles) ont jeté le commerce parisien au marasme. Des maisons ferment, d’autres jettent à la rue une partie de leur personnel.

— Le 18. Une note officielle décide que, pendant les bombardements à longue portée, la vie des usines de guerre continuera normalement. Pas pour les morts.

— Il y a une scission dans notre presse. La Croix, La Libre Parole regrettent âprement qu’on ait brisé avec l’Autriche et manqué une occasion de paix. Cette fois, le catholicisme paraît l’emporter sur le chauvinisme.

— Le 18. Lloyd George serait furieux de l’attitude de Clemenceau dans l’affaire autrichienne. Car la paix séparée avec l’Autriche lui souriait.

— Sur les séances des Commissions qui examinent l’affaire autrichienne, le Gouvernement n’autorise qu’un sec communiqué. Les journalistes disent que leur métier devient facile : ils n’ont qu’à imprimer