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que vous voudrez. » Cet homme en réchappa. Il dit qu’il ne vit jamais regard de haine comme celui que lui lança ce prêtre.

— On refusille. Sur quatre fusillés à Verdun dans un régiment réfractaire, il y a un engagé volontaire, un père de trois enfants, un décoré de la croix de guerre. Et ce ne sont pas les vrais meneurs.

— Les nouveaux riches sont admis avec le sourire. On ne s’en indigne pas. L’Illustration du 17 septembre publie de gaies caricatures sur les N. R. Les patriotes, décidés à trouver tout beau dans la guerre, disent qu’il a bien fallu faire appel à ces profiteurs. Pour moi, je trouve odieux ces vers qui s’engraissent sur les cadavres.

— Le 22. Bouttieaux écrit. Cette fois, il rend hommage à la bravoure anglaise. Mais il ajoute : « Ces Boches de malheur se défendent avec énergie… Ce ne sera pas la belle manœuvre à la Napoléon, mais l’usure lente. Et pour cela, il nous faut des hommes, des hommes et encore des hommes. »

— Ceux qui continuent à voir Alfred Capus disent qu’il a gardé son scepticisme blagueur. Mais il réclame dans son Figaro une guerre de conquête et d’annexion. Quelle loi fatale, que ce soit toujours la réaction qui penche de ce côté.

— De plus en plus, je vois que, si les gens au pouvoir veulent continuer la guerre jusqu’à ce qu’ils appellent la victoire, c’est d’abord en vertu de cette croyance que cette victoire seule sauvera leur place et leur tête.

— La censure ne veut pas laisser imprimer que « nous ne sommes pas vaincus ». (Bonnet Rouge du 23 sept.) Peut-on peser à ce point sur l’opinion !

— Quiconque est dans la zone des armées décrit les dangers qu’il court, dans ses lettres à ceux qui lui sont chers, au risque de les alarmer. Le désir