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Gouvernement des passeports pour Petrograd. Refus absolu. Ils n’obtiennent que 113 voix contre 377. Pichon reproche aux Maximalistes d’être les ennemis de la France. Il veut éviter d’être entraîné dans la paix générale. Il sert à nouveau l’argument stupéfiant : « Il serait indécent que des Français fussent en face d’Allemands tandis que l’ennemi nous envahit encore. » Et, du Centre à la Droite, éclate la haine de la Révolution russe, l’admiration de la Force. « Vaincre ! Écraser… Les armes ! Le canon… » Un socialiste crie : « Ils n’ont rien compris à cette guerre. » C’est vrai.

— Le 14. Les pourparlers de Brest-Litovsk se poursuivent, houleux, obscurs. Ruptures, reprises se succèdent. On dirait de deux amants.

— J’oubliais qu’à cette néfaste séance du vendredi 11 janvier 18, le désaccord entre les Alliés apparut. L’Alsace-Lorraine semble toujours le point d’accrochage. « Retour préalable » dit la France. « Discussion au cours des pourparlers » disent les Alliés.

— Le 14. On apprend l’arrestation de Caillaux dans l’après-midi. Stupeur chez les gens qui ont gardé un peu de raison. Allégresse des autres. Les journaux annoncent la nouvelle en titres énormes. Cela paraît l’événement capital de la guerre. C’est l’unique sujet des conversations. Le reste n’existe plus.

— 15. On sort de nouvelles raisons de l’arrestation de Caillaux. Un coffre-fort à Florence, des dépêches de Luxbourg, ministre d’Allemagne en Argentine. Les assertions les plus fantaisistes sont accueillies par les journaux, donc avec l’agrément de la Censure. On donne aussi des détails sur l’arrestation, les formalités rituelles, fouille, anthropométrie, dont aucune n’aurait été évitée, bien qu’elles soient une plus dure épreuve pour un privilégié que pour un malheureux.

— On parlait de l’offensive du 16 avril 17. Pain-