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DÉCEMBRE 1917


— Les commerçants changent leurs étiquettes, de jour en jour, avec frénésie. Ils ne sont plus occupés qu’à cela. À peine peuvent-ils suivre la hausse. Ils en ont les bras rompus. Il y avait déjà la « crampe de l’écrivain ». Il y a la crampe du commerçant.

— Le 2. C’est aujourd’hui que les Russes doivent signer l’armistice et proposer la paix générale. Mais on sait peu. On ne parle guère plus. Il y a de la stupeur dans les esprits. Puis de l’hésitation. Faut-il injurier ? Faut-il réserver l’avenir ? On attend.

— Clemenceau appelle à Paris l’écrivain Paul A…, pour l’affecter au Bureau de la Presse. Il l’avertit qu’il n’y a plus de Censure, sauf la diplomatique et la militaire : mais tout journal qui parlera en faveur de la paix sera traduit devant un conseil de guerre !

— Painlevé se plaint qu’on soit injuste pour lui. On oublie qu’il fut l’artisan de l’expulsion de Constantin de Grèce, de l’entrevue de Rappalo d’où sortit le commandement interallié préparé de longue date, des accords franco-anglais qui assurent notre ravitaillement, du choix de Pétain, d’une répression modérée des mutineries, des arrestations de Duval, Bolo, de l’envoi instantané de troupes françaises en Italie, etc., etc.

— Le 6. Des mots de Clemenceau. Le premier jour où se réunit son Cabinet en Conseil, le hasard