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France exigea que le retour intégral figurât dans les conditions préalables de la paix. D’où la rupture.

— De la Russie : Kérensky aurait déclaré que la Russie s’en remettait aux Alliés du fardeau de la guerre ; elle avait aidé la France au début des hostilités ; son rôle était joué. L’Amérique dément ces propos. Mais on a cependant l’impression d’un armistice tacite entre Allemagne et Russie ; il ne serait caché à l’Entente que pour éviter sa colère. On en donne pour preuve l’arrêt de la marche allemande sur Pétrograd, la facilité avec laquelle les Allemands ont reporté leurs forces sur l’Italie, et, enfin, — témoignage d’un ingénieur arrivant de Russie — la mise en liberté de prisonniers austro-allemands, sous couleur d’impossibilité de les nourrir.

— Clemenceau, au front, récemment, s’écria en sautant allègrement un fossé : « C’est aujourd’hui mon anniversaire. Voilà 76 ans que je les emmerde ! »

Le même Clemenceau déclare dans ses articles que tout est pour le mieux dans le meilleur des États-Majors. Il écrivit longtemps le contraire. On lui prête l’intention de faire rentrer en grâce Nivelle et Mangin et de leur faire tenter de vastes offensives.

— Le 6. On parle d’un rapport d’Henry Bérenger, au nom du « Contrôle de la Sûreté Nationale ». Il semble que ce soit là une extension du rôle de la Commission de contrôle des étrangers. Ce rapport serait un véritable réquisitoire, posant 155 questions. demandant des poursuites contre divers grands parlementaires. Nous sommes en plein régime de suspects.

— Le 7. On distribue chaque jour aux Ministres une analyse de la Presse allemande. Elle y apparaît fort différente de ce qu’on pourrait imaginer d’après les classiques injures de nos journaux sur nos enne-