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SEPTEMBRE 1916


— Le 1er . Le lieutenant G…, représentant belge aux Inventions, me dit l’impopularité croissante de Poincaré, les rires au cinéma dès qu’il apparaît sur l’écran. Et aussi l’accroissement de la popularité de Briand, qui lui apparaît mener la guerre. Il conclut l’entretien en souhaitant que la leçon de cette boucherie soit d’en éviter d’autres.

Le Bonnet Rouge publie des notes qu’un colonel fournit à ses sous-officiers comme canevas de théorie aux hommes. On y lit : « Il est insensé de supposer qu’un phénomène qui s’est toujours rencontré depuis que l’humanité existe doive jamais disparaître. La guerre est éternelle et nécessaire. Acceptons cette nécessité comme les autres maux, etc. » Ainsi, cet homme juge les autres maux nécessaires, la tuberculose nécessaire ! Un homme qui, de son vivant, a vu abolir la mort par la rage, la diphtérie, la typhoïde, qui a donc vu disparaître des maux aussi vieux que l’humanité… Enseigner cette perpétuelle nécessité de la guerre à des hommes, c’est un crime.

— Un soldat, « apache » de profession, qui naguère fut souvent en difficultés avec la police, se couvre de gloire, est promu sous-lieutenant. Sa grande volupté, en permission, est de foutre dedans les sergents de ville qui ne le saluent pas.

— Il faut se rendre compte de l’ignorance où