Page:Envers de la guerre - tome 2-1916-1918.djvu/148

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Le 4. Séance pénible à la Chambre. À la demande de Malvy et de l’assemblée, Painlevé lit une lettre de Léon Daudet à Poincaré, où Daudet accuse Malvy d’avoir trahi, en avertissant les Allemands de l’attaque du 16 avril et en fomentant les rébellions de mai. Malvy, entre deux syncopes, s’indigne et se défend. Painlevé hésite, demande 48 heures pour agir. Il récolte 350 voix contre 200 abstentions.

— Un général d’armée, voyant revenir 40 chasseurs à pied, seuls survivants d’une compagnie, leur dit : « Ah ! Voilà les 40 lâches qui ne se sont pas fait tuer. »

— Le 6. Nous voyageons avec quatre soldats automobilistes. L’un d’eux fait lire à ses camarades un tract, « Le génie malfaisant », extrait du discours de Jobert contre Poincaré.

— Bolo entendait, paraît-il, subventionner des journaux pacifistes d’une part, et de l’autre le Journal, qui demandait « des canons, des munitions », le Rappel, moniteur de « La Rive gauche du Rhin ». On lie les deux manœuvres. En appelant la paix, il déprimait le moral français. En exaltant les ambitions françaises, il renforçait le moral allemand. En fait, beaucoup pensent que les Allemands entendaient mettre la main sur des journaux pour s’y réserver la publicité et une campagne économique favorable après la guerre. Et Bolo ne serait qu’un vulgaire aventurier, qui reçut nombre de millions, en distribua quelques-uns, et garda le reste.

— D’après Humbert, toute l’affaire des scandales est montée pour atteindre Caillaux et lui (Poincaré nourrit de vieilles rancunes contre Humbert. Se rappeler la lettre d’Humbert à Poincaré à propos de la décoration de Verdun).

— Le 9. Mon fils m’écrit du front que ses camarades — tout en accusant les journaux de n’être