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Secrétaires d’État, soit sur le document de Salonique saisi chez Almereyda.

Puis on joue aux prévisions ministérielles. On suppose successivement un Cabinet Barthou-Clemenceau, puis Albert Thomas, puis Viviani-Briand, ou encore Pams. Je demande si l’un de ces ministères aurait à signer la paix. Aucun, me répond-on. Cependant, quelqu’un dit que le nom de Pams signifierait la paix pour l’opinion.

Caillaux se retire de bonne heure. Après son départ, on admire sa crânerie, car il se sait visé derrière Bolo.

Laval conte la lecture, au Comité secret du 2 juin, de la lettre qui lui signalait les premières rébellions. Il dit son émotion, son angoisse. Les soldats se proposaient de marcher sur la Chambre, non par haine, mais pour parler aux représentants du peuple.

On s’insurge aussi contre la prédominance du pouvoir militaire. Foch et Pétain, d’éducation purement réactionnaire, mènent la France. Les députés chargés du contrôle sont écartés de la zone des opérations par les instructions du « Général en chef et du Président de la République ». Painlevé, pour s’excuser devant la Commission de l’Armée, raconte que lui-même, Ministre de la Guerre, fut écarté de cette zone par un ordre du major-général. On prétexta tardivement un malentendu.

J’expose cette vue, que, dorénavant, chez chaque belligérant, l’antagonisme s’établit entre le socialisme qui tend à abréger la guerre et le capitalisme. qui tend à la prolonger. On me donne tort. Non ce ne sera pas le socialisme qui fera la paix.

De la guerre en elle-même, il fut peu question. La politique intéressait surtout.

— Viviani raconte que Poincaré lui a offert une mission en Argentine, puis l’Académie. Il aurait décliné les deux offres.