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OCTOBRE 1917


— Le 2. Dîner avec Caillaux, Laval, Victor Margueritte, Ernest-Charles. Sur les arrestations, Laval dit qu’elles ne sont pas l’exécution d’un plan, qu’elles ne répondent pas à une idée directrice : ni celle d’atteindre le pacifisme, ni celle de faire diversion aux événements de guerre. Il n’y faut voir qu’un enchaînement, un entraînement, sous la terreur constante de la réaction, qui poursuit la destruction du régime.

Poincaré est jugé sévèrement. Quelqu’un fait remarquer avec quelle habileté de vieux procédurier il manœuvre. Tous les hommes qui faisaient partie de son ministère « national » (1912-1913) ne sont-ils pas rappelés dans le Cabinet actuel ? Jamais Poincaré n’eut autant le pouvoir en mains. On rappelle qu’il adjura Painlevé d’accepter la présidence du Conseil, sans quoi il était obligé d’appeler Clemenceau.

Laval est d’avis qu’on pourrait encore opérer un « redressement » du Parlement en sacrifiant les députés d’affaires. Il y en a qui sont gênants. Paul Bonzon, l’avocat de Turmel et Bolo, menace d’en nommer quatorze. En d’autres instants, le même Laval désespère de la Chambre. « Il n’y a pas d’hommes ! »

On prévoit la chute du Ministère, soit sur le vote des crédits relatifs aux Ministres d’État et Sous-