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JUILLET 1917


— Le 4. Le soldat J… me montre son poignard de tranchée. Le fabricant — et non lui-même, je l’atteste — a gravé sur la lame, comme une marque de fabrique : « Le vengeur de 1870. » Ainsi, des exemplaires de ce couteau, pris sur des morts ou des prisonniers, témoigneront aux Allemands que nous voulions la Revanche !

— Le 5. Fête le 4, de l’Indépendence-Day. C’est-à-dire l’anniversaire du jour où les Américains s’arrachèrent dans le sang aux Anglais. Ceux-ci trouvent-ils cette cérémonie de leur goût ? En tout cas, elle souligne la polichinellerie des haines de races et autres balançoires.

— Il y a des gens pour vous dire : « Mais si on arrêtait la guerre maintenant, nous serions ruinés. » Infâme stupidité. Quoi ? tuer des hommes pour avoir de l’argent ? Quoi ? croire encore à des indemnités capables de compenser en partie les dépenses de guerre ?

Plus la guerre dure, plus l’idée d’indemnité s’efface. Une imposition peut payer une guerre courte. Quelle imposition paierait une guerre longue ? Les dépenses s’accroissent indéfiniment. La capacité de l’indemnité est limitée, surtout que tous les belligérants courent à l’épuisement.

— Échos du Comité secret commencé lundi 2.