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JUIN 1917


— Le 1er. La plupart des journaux s’élèvent contre la conférence de Stockholm avec cet argument : « Il serait douloureux de rencontrer les compatriotes des envahisseurs, alors que nos soldats se battent. Ce serait injurier nos morts. » Alors, on ne signera jamais la paix ?

Jamais le divorce ne fut si net entre la foule et les dirigeants.

— Le 1er. Le discours de Ribot, au seuil du Comité secret, m’accable. Il a cédé aux forces de réaction, aux gens de guerre et de passé. Il s’est déjugé. Il ne permet même pas aux socialistes d’aller à Petrograd. Il a été presque narquois : « Nous permettrons aux socialistes d’aller à Pétrograd quand ils ne risqueront plus de rencontrer en route des Allemands allant à Stockholm. »

— Le 2. Les journaux réactionnaires bavent de joie. Berthoulat, de La Liberté, félicite Ribot de son « vigoureux redressement ». Ribot n’avait-il pas été jusqu’à dire qu’il laisserait se développer l’Allemagne ! Heureusement, il s’est ressaisi. « Et, dit naïvement Berthoulat, réactionnaire renforcé, il défend cette fois les excellentes idées que nous défendons ici même. »

Place de l’Alma, je vois une femme, une de ces figures « aristocratiques » de l’Avenue Bosquet,