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le païſage, comme des terraſſes, des arbres, ou quelques beaux accidens de lumieres ; ſoit pour des compoſitions d’hiſtoires, comme quelques belles diſpoſitions de figures, quelques accommodemens d’habits, ou d’autres ornemens particuliers, dont en ſuite il ſçavoit faire un ſi beau choix, & un ſi bon uſage.

Il ne ſe contentoit pas de connoiſtre les choſes par les ſens, ni d’établir ſes connoiſſances ſur les exemples des plus grands Maistres : il s’appliqua particulierement à ſçavoir la raiſon des diferentes beautez qui ſe trouvent dans les ouvrages de l’art, perſuadé qu’il eſtoit qu’un ouvrier ne peut aquerir la perfection qu’il cherche, s’il ne ſçait les moyens d’y arriver, & s’il ne connoiſt les defauts dans leſquels il peut tomber. C’eſt pour cela qu’outre la lecture qu’il faiſoit des meilleurs livres qui pouvoient luy apprendre en quoy conſiſte le bon & le beau ; ce qui cauſe les déformitez, & de quelle ſorte il faut que le jugement ſe conduiſe dans le choix des ſujets, & dans l’exécution de toutes les parties d’un ouvrage : il s’appliqua encore pour ſe rendre capable dans la pratique autant que dans la theorie de ſon art, à étudier la Geometrie,