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ENTRE DEUX BATAILLES


action, la compromirent et la retardèrent. Nous résolûmes d’attendre et de profiter de ces délais pour perfectionner encore nos programmes en les revoyant un troisième fois point par point.

Étaient-ils vraiment susceptibles d’une application pratique ? Certains de leurs admirateurs conservaient des doutes. La guerre allait nous fournir une occasion d’épreuve. Lorsque les internés commencèrent d’affluer en Suisse, forcément désœuvrés et souvent désorientés par la bizarrerie de leur situation, on se préoccupa de leur fournir des éléments d’activité physique et mentale. L’Institut olympique, dont j’avais, à Lausanne, établi le plan dès 1913, mais qui ne fonctionnait pas, parut propice à servir ce dessein. On me suggéra de le consacrer au bien des internés français et belges. Ce qui fut fait. À côté de tous les sports, les inscrits, parmi lesquels se trouvaient des sous-officiers et même des officiers, cultivèrent les sciences et l’histoire d’après les programmes de la défunte Association. Entourés de collaborateurs occasionnels, deux officiers internés, MM. Trystram et Callandreau, se chargèrent avec moi de fournir l’effort principal. De cette tentative, le programme de la partie « sciences » sortit consolidé ; le programme dit d’« humanités », auquel l’histoire servait de fil conducteur, sortit transformé.

J’avais tracé le canevas de l’histoire universelle en quarante chapitres, qui ne laissaient guère de vides entre eux, mais dont l’ordonnance ne me satisfaisait plus. Il manquait une division supérieure plus simple, plus frappante, plus éducative en un mot. Celle qui s’imposa enfin à moi groupait les annales des peuples en quatre parties : i. Les empires d’Asie. — ii. Le