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ENTRE DEUX BATAILLES


nous, il n’y a point de physique ou de chimie proprement dites, pas plus que d’astronomie ou de géologie ; il n’y a que des phénomènes d’ordre physique, chimique, astronomique, géologique, etc., qu’il rencontre et qu’on doit lui expliquer au cours de son « excursion planétaire ». Et quant à son « excursion historique », elle doit le conduire du même pas à travers tous les siècles et tous les continents. Le découpage de l’histoire en parts de gâteau par époques ou par pays n’était excusable qu’au temps où les historiens n’avaient pas encore « bouclé la boucle » des âges, comme les géographes celle des océans ou des reliefs. Aujourd’hui, des ponts ont été jetés sur les ignorances d’hier. La parole de Leibnitz prend toute sa valeur. Profitons-en pour établir, au centre des jeunes cerveaux, le soubassement inébranlable sur lequel pourra s’élever en toute sécurité l’édifice des connaissances spéciales nécessaires au bon fonctionnement des sociétés modernes.

Une Association pour la Réforme de l’Enseignement se constitua afin de préparer la diffusion de ces doctrines et de répandre nos programmes. Le titre n’était pas heureux : il en disait trop ou pas assez. L’association, du reste, ne prospéra pas. Dès la première assemblée de son conseil, à la Sorbonne, dans la salle du Conseil académique, la fissure s’était dessinée, opposant ceux qui voulaient provoquer une refonte totale de l’enseignement secondaire et ceux qui désiraient limiter l’entreprise à l’enseignement post-scolaire. Beaucoup, après m’avoir donné à espérer qu’ils seraient des premiers, se rangèrent du côté des seconds. Ces divergences, en remettant en question parmi nos adhérents le principe même de notre