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autour duquel on les contourne comme il sera dit ci-après.

Fig. 1. Le maître ancrier tenant une regle de fer avec laquelle il montre aux forgerons les endroits où ils doivent faire tomber les coups de leurs marteaux.

2. Forgeron qui tient de la main gauche le gouvernail R du bras, & de la main droite un tourne-à-gauche pour en empêcher le devers.

3. 4. 5. 6. Quatre forgerons dans l'ordre où ils appliquent leurs coups de marteaux sur l'ouvrage.

Cette opération est celle de la fabrication de l'ancre où les ouvriers éprouvent la plus grande chaleur, étant obligés de se tenir près d'une masse de fer enflammée très-considérable, aussi leurs botines leur sont alors très-utiles.

Dans une patte, fig. 3. ou 5 au bas de la Planche, on distingue le talon & le bec. Le talon p p p est la partie large de la patte; le bec h ou P est la partie qui finit en pointe.

Avant de souder la patte au bras, on commence par lui faire prendre la courbure du quarréldu bras auquel elle doit s'appliquer exactement. Pour cela la patte étant garnie d'une griffe, comme la fig. 3. du bas de la Planche la représente, on la chauffe dans toute son étendue, on la porte ensuite sur le bras, & frappant sur la patte à grands coups de masse, si la patte est d'une médiocre grandeur, ou en la présentant sous le gros marteau & dessus l'appareil que la fig. 10. au bas de la Planche représente, on parvient à lui faire prendre la courbure du bras.

Pour fabriquer une patte, ou prend deux mises soudées chacune à l'extrémité d'un ringard, on les chauffe à deux feux, de maniere qu'elles soient suantes; on les soude l'une sur l'autre sous le gros marteau, on coupe un des ringards, on reporte à la chaufferie, & on ajoute une troisieme mise en travers, que l'on sonde sur les deux premieres, c'est cette derniere mise qui doit former le talon de la patte. On étire ensuite le tout sous un gros marteau dont la panne est un peu arrondie ou convexe, pour mettre au large; on pare ensuite sous un marteau à panne droite; & après que la patte est rebordée, on coupe le ringard qui tient au bec & a servi de gouvernail pendant toute sa fabrication.

Il est aisé de concevoir que s'agissant de souder la patte au quarré du bras, on a dû chauffer l'une & l'autre de ces pieces à deux chaufferies différentes; le bras a été chauffé à la chaufferie OE & du côté de la concavité, la patte a été chauffée à la chaufferie des verges cotée AE, Planche premiere, & rapportée sur le bras au moyen d'une griffe, fig. 4. au bas de la Planche.

Bas de la Planche.

Fig. 1. Patte brute, à la pointe de laquelle est soudé un gouvernail; les lignes tracées dans cette figure sont entierement inutiles. p P la patte. P g gouvernail terminé en g par un anneau dans lequel est passé un bâton a b devers la patte.

2. Ceintre ou patron suivant le contour extérieur duquel on reborde la patte en coupant le superflu avec la tranche.

3. Patte rebordée dont le gouvernail a été coupé, & auquel on a substitué une griffe g h pour tenir lieu de gouvernail; la griffe est terminée en g par un anneau dans lequel on passe un bâton comme à la fig 1. Les crochets h de la griffe sont passés sous le bec de la patte qui est enfermé, ainsi que la tige de la griffe dans un anneau de fer. p, p p talon de la patte.

C'est dans cet état que l'on porte la patte au foyer de la chaufferie des verges, où on la dispose de maniere que le vent des soufflets soit dirigé dans le sens de sa longueur, & que le milieu de la largeur du talon soit placé au-dessus du vent, le côté convexe de la patte étant tourné en-dessous: on recouvre le dessus d'argille pour empêcher qu'il ne brûle, on chauffe vivement, ensorte que la patte est entierement rouge; alors deux ouvriers tenant chacun une des extrémités de la barre de fer, fig. 7. dont ils passent le milieu sous le bec de la patte, aident à celui qui tient le gouvernail à la transporter sur le bras que d'autres ouvriers ont tiré de la chaufferie OE (vignette) & placé convenablement sur l'enclume z; alors les forgerons munis de marteaux du poids de vingt-cinq ou trente livres, frappent à tours de bras sur la patte, que l'on soude par ce moyen au quarré du bras, observant que le milieu du talon de la patte réponde exactement au milieu du bras.

Après que la patte est soudée au talon, on ôte la griffe, & on reporte le tout à la chaufferie pour souder le bec, le quarré est tourné vers la tuyere, on couvre de terre le dedans de la patte du côté du bec pour l'empêcher de brûler, on donne une chaude suante, & on soude le bec, que l'on pare ensuite avec la tranche & différentes chasses appropriées, le bras est alors achevé.

4. Griffe à bec pour transporter la patte de la chaufferie sur le bras où elle doit être ployée & soudée. h crochets de la griffe. i anneau. h g gouvernail ou tige de la griffe. g œil qui reçoit un bâton.

5. Patte en perspective, ployée suivant le contour du quarré du bras. p, p p talon de la patte. P bec.

6. Griffe à bras dont on se sert après que les pattes sont soudées.

Les crochets h k de la griffe embrassent l'épaisseur du talon de la patte aux deux côtés du quarré du bras, comme on le voit dans la vignette de la Planche suivante; l'anneau i embrasse le bec P de la patte. g extrémité du gouvernail de la griffe.

7. Barre de fer dont on se sert pour transporter la patte, fig. 3. de la chaufferie, à l'endroit où on veut la souder.

8. Situation respective du marteau & de l'enclume pour forger le rond des bras.

9. Situation respective du marteau & de l'enclume pour amorcer la verge.

10. Bancs couverts de fortes plaques de fer forgé que l'on place autour de l'enclume, pour avec le gros marteau ceintrer les bras. P & O bancs ou trétaux entre lesquels est supposée l'enclume. X tréteau au-devant de l'enclume, en place des fourchettes, que l'on supprime pendant cette opération, & dont il tient lieu, servant de point d'appui aux ringards avec lesquels les ouvriers, fig. 5. & 6. de la vignette, Pl. VII. font avancer ou reculer le bras pour que les coups du gros marteau tombent aux endroits convenables, & que le quarré du bras qui a été chauffé prenne la courbure requise; les plaques de fer dont les tréteaux sont couverts servent à les garantir du feu pendant l'opération.


PLANCHE X.

La vignette représente, dans l'intérieur de la forge, la maniere d'encoller le premier bras sous le gros marteau.

On voit une partie du drome coté *D; la même lettre se rapporte aussi à la bascule de la pelle de la roue du marteau & au bâton *D m, au moyen duquel on l'ouvre ou on la ferme. M le ressort qui renvoye le marteau. R le marteau que l'on a remis dans la situation indiquée par la fig. 9. Pl. IX. Q bois debout emmanché qui soutient le marteau élevé. B B, C C, D D grue de la chaufferie OE des bras. a d lien ou support de cette grue. G e coulisse qui porte la demi-lune p, qui est suspendu par des chaînes à l'S n accrochée à l'émérillon m l, qui l'est lui-même au trévier b e accroché à l'extrémité e de la coulisse. G H jauge pour faire avancer la coulisse.

La grue de la chaufferie AE, porte la crémaillere qui suspend la verge; près de l'autre chaufferie OE est la fosse couverte de madriers.

Fig. 1. Forgeron qui avec un tourne-à-gauche soutient le devers de la verge, pour que le plan des cou-