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ces sortes de vers; il suit les troupeaux de Bœufs, & lorsqu'il apperçoit de ces tumeurs, il les frappe à grands coups de bec jusqu'à ce qu'il en ait fait sortir les vers qui y sont renfermés.

Le Pique-bœuf a pour caracteres génériques quatre doigts à chaque pié, dont trois dirigés en avant & un en arriere, tous séparés les uns des autres environ jusqu'à leur origine, les jambes couvertes de plumes jusqu'au talon, le bec droit & presque quadrangulaire, un peu convexe en-dessus & anguleux en dessous: on ne connoît qu'une espece de Pique-bœuf; toute la face supérieure de cet oiseau est d'un gris brun, & la face inférieure d'une couleur jaunâtre mêlée d'une teinte de brun; on le trouve au Sénégal.

L'Etourneau, fig. 3. a tous les caracteres génériques du Pique bœuf, à l'exception de ceux du bec qui est droit, convexe, un peu plus large qu'épais à son extrémité, & dont les angles sont obtus. On trouve l'Etourneau qui a servi de modele pour la figure 3. au cap de Bonne-Espérance. Il a toute la face supérieure du corps noire, & l'inférieure d'un blanc sale, à l'exception du cou qui est noir en entier: il y a de chaque côté de la tête une tache blanchâtre, & sur les ailes une bande blanche.

La fig. 4. représente un Paon de mer mâle; cet oiseau est du genre du Bécasseau, qui a pour caracteres génériques quatre doigts à chaque pie, dont trois dirigés en avant & un en arriere, & tous séparés les uns des autres, la partie inférieure des jambes dégarnie de plumes, le bec mince, de moyenne longueur, droit, obtus & lisse à l'extrémité. Le Paon de mer varie beaucoup pour les couleurs; ils ont ordinairement plusieurs couleurs mêlées, telles que le gris, le brun, le noir, le fauve & le blanc. Il y en a aussi qui sont presque entierement blancs, les mâles ont sur la partie antérieure de la tête de petits mamelons charnus de couleur de chair, & les plumes du bas du cou s'alongent au printems beaucoup plus que les autres, & forment une espece de cravate, qui ne dure que pendant qu'ils sont en amour, la mue vient ensuite, les plumes tombent & la cravate disparoît entierement; alors les mâles ne different plus des femelles que par leurs mamelons charnus. On a donné au Paon de mer le nom de Combattant, parce que les mâles se font continuellement la guerre entre eux tant qu'ils sont en amour. On trouve cet oiseau sur nos côtes.


PLANCHE XLIV.

L'Oiseau de Paradis, fig. 1. a pour caracteres génériques quatre doigts à chaque pié, dont trois dirigés en avant & un en arriere, tous séparés les uns des autres, le bec en cone alongé, droit, pointu & comprimé sur les côtés, les plumes de la base du bec dirigées en arriere, de sorte que les narines sont à découvert, enfin deux très-longues plumes qui prennent leur origine au-dessus de la queue, & qui n'ont de barbes qu'à leur origine & à leur extrémité. Ce dernier caractere suffiroit pour le faire distinguer de tous les autres oiseaux. On ne connoît que deux especes d'Oiseaux de Paradis; celui-ci, fig. 1. est le plus grand & le plus commun, & se trouve aux Moluques; l'autre est plus petit & beaucoup plus rare, & se trouve dans l'île d'Amboine, il a, comme le premier, deux très-longues plumes au-dessus de la queue, mais celles qui composent la queue, sont si courtes que les ailes s'étendent au-delà de leur extrémité, lorsqu'elles sont pliées.

Le Paille en-queue ou Paille-en-cul, fig. 2. a quelque ressemblance avec l'Oiseau de Paradis, en ce qu'il a les deux plumes du milieu de la queue beaucoup plus longues que les autres; mais il en differe en ce qu'elles sont garnies de barbe sur toute leur longueur. D'ailleurs le Paille-en-queue a les doigts joints ensemble par une membrane qui s'étend jusqu'au bout des doigts, les bords du bec légérement dentés, le bec très-pointu & un peu courbé vers l'extrémité: la membrane qui tient les doigts unis ensemble, déborde un peu le doigt extérieur sur toute sa longueur. On ne connoît que trois especes de Paille-en-queue, qui ne different les unes des autres que par la couleur; on les trouve toutes trois entre les deux Tropiques, ce qui leur a fait donner le nom d'Oiseaux du Tropique.

La Corneille-mantelée ou la Corneille-émantelée, fig. 3. Les oiseaux de ce genre ont pour caracteres quatre doigts à chaque pié, dont trois dirigés en avant & un arriere, tous séparés les uns des autres environ jusqu'à leur origine, les jambes couvertes de plumes jusqu'au talon, le bec en cone alongé & droit sur toute sa longueur, à l'exception de l'extrémité qui est un peu courbée en bas, les plumes de la base du bec dirigées en avant sur les narines, enfin les plumes de la queue à-peu-près d'égale longueur. La plûpart de ces caracteres sont communs à beaucoup d'autres oiseaux dont on a fait quatre genres, sçavoir, celui des Coracias, celui de la Pie, celui du Geai, & celui du Cassenoix. Le caractere distinctif de chacun de ces genres consiste dans la forme du bec ou dans les plumes de la queue. Je vais tous les rapporter en comparant chacun de ces genres à celui du Corbeau.

Le Coracias ne differe du Corbeau ou de la Corneille, qu'en ce qu'il a le bec un peu courbé en arc presque sur toute sa longueur, au lieu que celui du Corbeau ne l'est qu'à l'extrémité. La Pie a le bec fait comme le Corbeau; mais au-lieu d'avoir toutes les plumes de la queue d'égale longueur, les deux plumes du milieu sont beaucoup plus longues que les autres. Le Geai differe du Corbeau en ce qu'il a le bec droit dans toute sa longueur, & les deux pieces également longues. Enfin le Cassenoix a le bec droit comme le Geai; mais la piece supérieure est un peu plus longue que l'inférieure. Toutes les différentes especes d'oiseaux de ces cinq genres ont le doigt du milieu étroitement uni avec l'extérieur jusqu'à la premiere articulation: c'est le genre de Geai qui renferme le plus grand nombre d'especes.


PLANCHE XLV.

La Cigogne a pour caracteres génériques quatre doigts à chaque pié, dont trois dirigés en avant & un en arriere, & tous séparés les uns des autres, la partie inférieure des jambes dégarnie de plumes, le bec gros, long, droit, pointu & lisle.

Les fig. 1. & 2. représentent deux especes de Cigognes: celle de la fig. 1. se nomme la Grue; elle a environ trois piés de longueur depuis la pointe du bec jusqu'à l'extrémité de la queue; elle est presqu'en entier d'une couleur cendrée plus ou moins foncée sur les diverses parties du corps, à l'exception des grandes plumes extérieures des ailes, la plûpart des moyennes qui sont noires; les plumes de la queue ont aussi une couleur noirâtre sur environ le tiers de leur longueur vers leur extrémité; les plumes du dessus de la tête sont noires, les côtés de la tête & la partie supérieure du cou ont une couleur blanche.

La Cigogne de la fig. 2. se nomme la Demoiselle de Numidie. Elle est moins grosse & plus alongée que la Grue, elle a environ trois piés quatre pouces de longueur depuis la pointe du bec jusqu'à l'extrémité de la queue, elle est presque en entier d'un cendré bleuâtre, à l'exception des grandes plumes des ailes qui ont une couleur noirâtre à leur extrémité sur environ la moitié de leur longueur; les côtés & le derriere de la tête, la gorge & le dessus du cou sont noirs: il y a de chaque côté de la tête de longues plumes blanches & très-flexibles, qui forment une espece de hupe; tout le bas de la face inférieure du cou est couvert de très-longues plumes noires qui s'étendent presque sur la poitrine. On trouve cet oiseau en Numidie.

Le Héron, fig. 3. a tous les mêmes caracteres génériques que la Cigogne, il n'en differe qu'en ce qu'il a une rainure longitudinale de chaque côté sur la piece supérieure du bec qui est dentelé vers son extrémité, le doigt du milieu est aussi dentelé comme une scie sur le côté intérieur seulement.

L'espece de Héron qui est représenté fig. 3. ne se trouve que très-rarement en France, il est beaucoup plus commun en Allemagne; il a près de trois piés de longueur depuis la pointe du bec jusqu'à l'extrémité de la queue, le dessus de la tête est couvert de longues plu-