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entier d’un noir tirant sur le violet, & chaque plume a le bord des barbes d’un verd obscur & changeant, les grandes & les moyennes plumes des ailes & celles de la queue sont entierement noires & n’ont point de verd sur le bord des barbes; les deux plumes du milieu sont plus longues que les autres, qui diminuent par degrés jusqu’à l’extérieure de chaque côté. Il y a sur la base du bec des plumes roides en forme de poils, qui sont dirigées en avant. Les oiseaux de cette espece pondent & couvent en société dans le même nid, où on en trouve quelquefois jusqu’au nombre de cinquante.


PLANCHE XLII.

On n’a pas mis d’échelle de réduction pour cette Planche, parce que les six oiseaux qui y sont représentés ont été dessinés de grandeur naturelle.

Le Grimpereau, fig. 1. & le Colibri, fig. 2. sont deux genres d’oiseaux qui se ressemblent beaucoup, & qui sont souvent confondus ensemble; les oiseaux de ces deux genres ont pour caracteres génériques quatre doigts à chaque pié, dont trois dirigés en avant & un en arriere, tous séparés les uns des autres environ jusqu’à leur origine, les jambes couvertes de plumes jusqu’au talon, & le bec alongé & courbé en arc. Ces deux genres ne different entre eux, qu’en ce que le bec du Grimpereau diminue insensiblement de grosseur depuis la racine jusqu’à l’extrémité, & se termine par une pointe très-aiguë, au-lieu que le bec du Colibri est presque de la même grosseur dans toute son étendue, & un peu renflé vers l’extrémité; d’ailleurs les Colibris ont les piés très-courts, & ceux des Grimpereaux sont longs en comparaison.

Le Grimpereau, fig. 1. se trouve à Cayenne; il est en entier d’un bleu luisant à l’exception de la gorge, des ailes & de la queue qui sont noirs: il y a aussi sur les côtés de la tête une bande noire qui s’étend depuis le bec jusqu’aux yeux, & qui se prolonge un peu au-delà. On a donné le nom de Grimpereaux aux oiseaux de ce genre, parce qu’ils grimpent comme des Pics le long des arbres pour chercher des petits insectes dont ils se nourrissent.

Le Colibri, fig. 2. se trouve aussi à Cayenne; il a différentes couleurs changeantes; il est en partie d’un beau noir, qui paroît violet à certains aspects, & en partie d’un violet pourpré changeant.

L’Oiseau mouche a beaucoup de caracteres génériques communs avec le Colibri, auquel il ressemble par le nombre & la position des doigts, & même par la brieveté des piés; mais il en differe principalement par le bec qui est droit, applati en dessus & en dessous, & un peu reuflé vers le bout, & non pas courbé comme celui du Colibri. L’Oiseau-mouche a aussi, comme le Colibri, les jambes couvertes de plumes jusqu’au talon; tous les oiseaux de ces deux genres n’ont que dix plumes dans la queue, & se nourrissent du miel des fleurs, qu’ils pompent par le moyen de deux tuyaux cylindriques, dont est composée leur langue.

Les fig. 3. & 4. représentent deux différentes especes d’Oiseaux-Mouchez; celui de la fig. 3. est le plus petit de tous les oiseaux connus, il a toute la face supérieure du corps d’un beau verd doré changeant, & toute la face inférieure d’un gris blanchâtre. Les grandes plumes des ailes ont une légere teinte de violet, & celles de la queue sont d’un noir changeant.

L’Oiseau-Mouche de la fig. 4. a sur la tête une hupe d’un beau verd doré, tout le reste de la face supérieure de cet oiseau est d’un verd doré qui change de couleur à différens aspects, & la face inférieure a une couleur cendrée brune, il y a seulement un peu de verd doré sur la poitrine; les plumes des ailes & de la queue ont un peu de violet: on trouve ces deux especes d’oiseaux dans l’Amérique méridionale.

Le genre du Bec-figue, fig. 5. renferme un très-grand nombre d’especes d’oiseaux, qui ont pour caracteres génériques quatre doigts à chaque pié, dont trois dirigés en avant & un en arriere, & tous séparés les uns des autres environ jusqu’à leur origine, les jambes couvertes de plumes jusqu’au talon, le bec pointu & fait en quelque façon comme une alêne, l’ongle du doigt de derriere courbé en arc est moins long, ou tout-au-plus aussi long que le doigt auquel il est attaché.

Les Alouettes ont la plûpart de tous ces caracteres génériques, mais il est aisé de les distinguer des Bec-figues, parce qu’elles ont toutes l’ongle du doigt de derriere toujours plus long que le doigt même.

Le Bec-figue de la fig. 5. se trouve à Saint-Domingue, où il est appellé Figuier, il a une couleur grise blanchâtre mêlée de petites taches noires placées fort près les unes des autres, les grandes plumes des ailes & de la queue ont une couleur noirâtre, & les petites des ailes sont en partie noires & en partie blanches, de sorte qu’on voit sur l’aile quand elle est pliée une bande transversale noire au milieu d’un espace blanc, qui forme de même deux bandes blanches; une de chaque côté de la bande noire.

La fig. 6. représente un Torchepot du Canada, il est d’une couleur cendrée en-dessus, & d’un roux clair en-dessous, les côtés de la tête sont blancs, & il y a derriere les yeux une bande noire qui descend sur le cou & qui se réunit en cet endroit à une autre bande du dessus de la tête; les oiseaux de ce genre ont beaucoup de rapport avec les Pics par la forme du bec & par leur maniere de grimper sur les arbres; on les distingue aisément par la direction des doigts qui sont au nombre de quatre dans les uns & dans les autres; les Pics en ont deux dirigés en avant & deux en arriere, au-lieu que dans les Grimpereaux il n’y en a qu’un dirigé en arriere, les trois autres le sont en avant.

Le Torchepot a pour caracteres génériques quatre doigts à chaque pié, comme je viens de le dire, dont trois dirigés en avant & un en arriere, tous séparés les uns des autres environ jusqu’à leur origine, les jambes couvertes de plumes jusqu’au talon, & le bec fait en forme de coin.

PLANCHE XLIII.

On n'a pas pu réduire les quatre oiseaux de cette Planche en proportion de leur grandeur relative; on les a dessinés d'après deux échelles différentes, parce que le Paon de mer est beaucoup plus gros que les trois autres; on a fait pour lui une échelle particuliere que l'on a placée sous ses pattes, l'autre échelle sert pour le Gobe-mouche, le Pique-bœuf & l'Etourneau.

Le Gobe-mouche, fig. 1. on a donné ce nom aux oiseaux de ce genre, parce qu'ils se nourrissent d'insectes, & principalement de mouches: ils ont pour caracteres génériques le bec à-peu-près triangulaire & applati à son origine, la piece supérieure échancrée sur les bords vers l'extrémité, quatre doigts à chaque pié, dont trois dirigés en avant & le quatrieme en arriere, tous séparés les uns des autres environ jusqu'à leur origine, & les jambes couvertes de plumes jusqu'au talon. Ce genre renferme un grand nombre d'especes qui different plus par la couleur que par la grandeur. Le Gobe-mouche représenté, fig. 1. se trouve à Madagascar, il est d'un noir luisant mêlé d'une teinte de verdâtre, il a sur le devant de la tête, à la racine du bec, une jolie hupe de plumes, qui quoique très-étroites & assez longues, s'élevent presque perpendiculairement, l'extrémité est seulement un peu courbée en avant; les plumes de la queue n'ont pas toutes la même longueur, l'extérieure de chaque côté est la plus longue, les autres diminuent successivement de longueur jusqu'à celles du milieu qui sont les plus courtes, ce qui fait paroître la queue fourchue.

Le Pique-bœuf, fig. 2. est un des oiseaux le plus singulier par l'instinct qu'il a pour chercher sa nourriture. Il y a une espece de mouche qui dépose ses œufs sur le dos des Bœufs & autres ruminans, entre l'épiderme & la peau, les vers qui éclosont de ces œufs occasionnent bientôt en rongeant une tumeur qui grossit de plus en plus jusqu'à ce qu'elle suppure, ce qui arrive ordinairement lorsque ces vers ont pris leur accroissement & qu'ils cherchent une issue pour aller se cacher dans la terre, où ils se transforment bientôt en chrysalide. L'oiseau dont il est ici question est très-friand de