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f Chevalet.

g Ecope pour jetter l'eau.

h Echelle pour descendre dans la culée voisine, d'où on monte ensuite par d'autres échelles jusqu'à la sortie de la fosse.

i l Ligne ponctuée qui marque la séparation du forage de côté qui a été fait d'abord, d'avec le forage de la derniere qui a été fait ensuite.

2. Cette figure représente la coupe d'une galerie inclinée, dont la partie c g h d supposée pratiquée dans de mauvaise terre, a le ciel & les côtés entierement revêtus en charpente. La partie l n f e taillée dans le grais se soutient seule.

a Ouvrier chargé d'un faix & qui monte le long de l'échelle f e.

b Autre ouvrier qui fourre le bout de son faix sous un des boursons de l'échelle c d, afin de se garantir de quelque chose qu'il entend tomber au-dessus de lui.

3. Bloc d'ardoise dont la surface A B C D est supposée parallele au ciel de la carriere, & sur lequel on a marqué tous les différens délits qui se rencontrent dans cette pierre.

1, 2, 3 Naye ou laye.

7, 8, 9, & 4, 5, 6 Avantages.

13, 14, 15 Rifléau.

10, 11, 12 Macquerie.

4. Cette figure représente la vue en perspective de partie d'une culée entierement foncée, avec une petite rigole a a a, & une perche b e, pour diriger dans le canal e les eaux qui filtrent du ciel & des parois de cette culée.


PLANCHE V.

1. Cette figure représente l'intérieur d'un haillon, & une partie du terrein à côté.

a Refendeur qui refend le reparton 1.

b Hacheur ou rebatteur placé sur son cheval 2 3, sur lequel il débite en ardoise les pieces d'en-haut 5, à mesure que le refendeur les fait. Les recoupes tombent dans l'oiseau 4.

c Faiseleux qui emporte un oiseau rempli de recoupes qu'il va jetter hors du haillon.

d Crêtes ou treilles d'ardoises toutes rangées & comptées.

2. Cette figure représente le plan & le profil d'un banc d'ardoise moins épais que celui de Rimogne.

A B C D Profil du haut du banc qui se prolonge beaucoup au-delà de C D.

a b c Entrée de la fosse.

G E F H K Galerie de niveau ou à-peu près.

H Q R E Galerie inclinée suivant le banc.

P V I S & M T X N Etais ou piliers.

Mémoire sur les Ardoisieres qui se travaillent par galeries couvertes .

Les ardoisieres situées le long de la Meuse au-dessous de Charleville, ont leur banc incliné, & la roche mêlée de cailloux qui le couvre, est si dure, qu'il seroit souvent impossible, ou au molns toujours trop couteux de le découvrir pour l'exploiter à ciel ouvert: c'est pour cette raison qu'on les travaille par galeries.

Je ne crois pouvoir rien donner de plus instructif sur l'exploitation de ces sortes d'ardoisieres que la description de celle de Rimogne, une des plus considérables du pays, avec le détail des différentes manœuvres qui s'y font depuis la séparation de la pierre avec le reste du banc, jusqu'à ce que l'ardoise soit remise au Facteur. Ce Facteur est un commis préposé par le propriétaire de l'ardoisiere pour veiller à son exploitation, recevoir l'ardoise des ouvriers qui l'ont façonnée, & la débiter ensuite aux marchands, c'est-à-dire aux acheteurs à mesure qu'il s'en présente.

L'ardoisiere de Rimogne est située sur une hauteur à quatre petites lieues ouest de Charleville. Son banc que les ouvriers appellent la Planche, a plus de 60 piés d'épaisseur, mais on ne l'exploite que sur 40 ou 45 piés, tant parce qu'il faut réserver un ciel de bonne pierre, que parce que sa partie inférieure que les ouvriers nomment pierre grenue, est trop aigre & trop dure pour pouvoir être débitée en ardoise. Ce banc est incliné d'environ 40 degrés du nord au sud; il a outre cela un devers de l'est à l'ouest d'environ un demi-pouce par pié: on ne connoît point sa longueur. Lorsque les ouvriers sont arrivés à une certaine distance, ils aiment mieux se jetter de côté que de pousser plus loin, tant par rapport à ce que les épuisemens seroient plus considérables, & à ce que la pierre y est un peu grenue, que parce qu'ils auroient trop haut à la monter; car le banc étant, comme nous venons de le voir, incliné d'environ 40 degrés, on ne peut pousser en avant de quatre piés, qu'on ne descende en même tems de près de trois. La largeur du banc n'est pas mieux connue que sa longueur; on sçait seulement qu'elle est au moins de 60 toises, puisqu'il y a des galeries à plus de 30 toises de chaque côté de celle du milieu.

Le plus long discours ne rendroit jamais qu'imparfaitement ce qu'on verra d'un coup d'œil avec le secours de la Planche premiere & de ses renvois. La fig. 1. de cette Planche représente le plan d'une partie du terrein sous lequel sont les galeries. La fig. 2. est une coupe sur la longueur de l'ardoisiere, & la troisieme le plan d'une partie des galeries. Je crois devoir prévenir que pour rendre ces desseins plus intelligibles, on a été obligé de prendre quelques licences, comme d'avoir supposé dans la coupe toutes les galeries sur une même ligne, & d'avoir fait la projection des souterreins sur un plan parallele au ciel de la carriere; de sorte qu'on voit sur ce plan des souterreins, & sur la coupe beaucoup de choses qui à la rigueur n'auroient dû y être que ponctuées. Il ne faut pas être beaucoup versé dans le dessein, pour sentir la confusion qui en seroit résultée.

On voit par la fig. 2. que comme toutes les galeries sont inclinées suivant le banc, on ne parvient au bout, c'est-à-dire au fond de l'ardoisiere qu'à l'aide de vingt-six échelles plus ou moins grandes qu'on a aussi marquées sur le plan fig. 3. & qui produisent ensemble environ 400 piés de hauteur perpendiculaire. Toutes ces échelles sont jumelles, c'est-à-dire qu'il y en a deux à côté l'une de l'autre, afin que les ouvriers qui montent & ceux qui descendent, ne se causent mutuellement aucun embarras. Indépendamment de cette suite d'échelles, il y en a encore d'autres qui conduisent à d'autres galeries; car on tire en même tems de la pierre d'ardoise dans plusieurs endroits du banc, mais le plus fort attelier est actuellement (Octobre 1761.) dans la culée a b c d, fig. 2. & 3. On appelle culée un espace quadrangulaire d'environ 60 piés de long, & de 20 ou 22 de largeur, qu'on creuse, & d'où l'on tire de la pierre d'ardoise, jusqu'à ce qu'on ait atteint la pierre grenue. Pour lors on ne va pas plus loin, & l'on dit que la culée est entierement foncée, de sorte que foncer une culée, n'est autre chose que d'en tirer toute la pierre qui est propre à faire de l'ardoise.

Supposons, pour montrer comment se fait ce travail, que A B C D fig. 1. Pl. III. soit le plan d'une culée entierement foncée; que E F G H soit la coupe sur la longueur de cette même culée, & qu'il s'agisse d'en forer une nouvelle, on ne peut le faire sur le derriere DC, en prolongeant les côtés A D & B C, parce qu'il seroit à craindre que le ciel ainsi en l'air sur une trop grande étendue, ne vînt à manquer. L'usage est de faire un forage de côté a b D e, de vingt-cinq piés de face, sur une largeur D e de vingt ou vingt deux piés: le forage de derriere D c d e, qu'on fait ensuite, forme avec le premier une culée a b c d, pareille à celle A B C D. Les masses a b A & c D C qu'on réserve, & derriere lesquelles on vient ensuite travailler par d'autres galeries se nomment piliers. Celui qui dirige le travail doit veiller à ce qu'on n'affame pas trop ces piliers: on leur donne communément vingt piés d'épaisseur. La fig. 2. de la Pl. I. & la fig. 1. de la Pl. III. font voir que les faces de devant & de derriere des piliers ne sont point verticales, ces piliers étant à-peu-près perpendiculaires sur le ciel de la carriere.

Les dimensions que je viens d'indiquer pour les forages pour les culées & pour les piliers, sont celles qu'on