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d'autre près les fenêtres de l'attelier huit établis, quatre de chaque côté.

Fig. 1. Ouvrier occupé à appliquer de la terre sur le noyau, modele ou chape, que le petit ouvrier, fig. 2, fait tourner au moyen de la manivelle qu'il saisit avec ses mains: la terre superflue reste sur le calibre, d'où le mouleur la prend pour la jetter aux endroits où il en manque. Lorsque le noyau, modele ou chape est achevé, on le porte à la rôtisserie. Quand les pieces ne sont pas d'un grand diametre, un seul ouvrier suffit: d'une main il fait tourner la manivelle, & de la main droite il applique la terre, qui est une sorte de glaise ou d'argille aux endroits où il en faut, jusqu à ce que le noyau, modele ou chape remplisse exactement le calibre; la manivelle tourne du sens convenable pour que la partie supérieure de l'ouvrage se présente au calibre en descendant par-devant l ouvrier: l'établi est garni de deux planches, l'une horisontale pour recevoir la terre corroyée dans le marchoir, & l'autre verticale, servant de dossier, pour empêcher que la terre en touchant les murs, ne contracte quelque impureté. Près de la figure 1 on voit la brouette dans laquelle on voiture la terre depuis les marchoirs jusqu'à l'attelier du moulage A la brouette. B les mancherons. C la terre corroyée prête à être employée, dans laquelle on voit la pelle qui sert à l'enlever, soit du marchoir dans la brouette, ou de la brouette sur l'établi.

2. Quatre établis. Sur le premier on voit l'arbre garni de son trousseau, & sur le dernier l'arbre & son trousseau chargé d'un noyau, d'un modele ou d'une chape, lesquelles trois pieces sont renfermées l'une dans l'autre; la chape renferme le modele, & le modele contient le noyau. Dans le fond de l'attelier on voit deux rôtisseries. La rôtisserie est une auge de briques, au fond de laquelle on a mis des charbons allumés pour sécher les moules que l'on y expose: les deux bouts des arbres qui traversent les moules, portent sur les bords de la rôtisserie qui sont couverts de planches. Une des deux rôtisseries est vuide, & le mur antérieur est abattu pour laisser voir l'intérieur. Au-dessus de chaque rôtisserie sont des planches e f, disposées a claire voie: ces planches reçoivent différentes pieces de moules que l'on y met sécher, elles sont suspendues aux solives a b, qui portent par leurs extrémités a dans le mur du contrevent du fourneau, & par l'autre extrémité dans le mur de clôture de l'attelier qui lui est parallele. Chaque solive est aussi sout nue dans le milieu par un poteau c; & les trois poteaux sont reliés les uns aux autres par des entretoises l l à hauteur convenable pour y appuyer une des extrémités des arbres sur lesquelles on a formé des noyaux, comme on voit en d.

Bas de la Planche.

Fig. 1. Arbre de fer pour former les noyaux des pieces creuses. A extrémité quarrée de l'arbre, laquelle reçoit la manivelle a, qui est serrée contre sa portée par une clavette. B D tourillons ou parties cylindriques de l'arbre, lesquelles roulent dans les entailles pratiquées dans les traverses de l'établi. C partie quarrée de l'arbre, sur laquelle on enfile le trousseau, fig. 2, qui est de bois.

2. Trousseau de bois de forme pyramidale tronquée: il est de bois & percé d'outre-en-outre d'un trou quarré; extérieurement il est à huit, dix ou douze pans. F le côté de l'entrée de l'arbre de fer, ou le petit bout: E le côté de la sortie, ou le gros bout, auquel on attache le bout de la torche, comme il sera dit ci après.

3. Un des établis représenté en grand & en perspective. A a la manivelle. B D les tourillons logés dans les entailles des traverses X P, V O, qui servent de collets. F E le trousseau. O P l'établi à terre, L N le dossier appliqué au mur de l'attelier. M la terre à mouler. R S T le calibre d'un noyau. V X la barre de devant de l'établi, dans laquelle les traverses s'assemblent. G G les piés de derriere, qui soutiennent la solive attachée au mur par des crampons. La face supérieure de la solive, dont la longueur est égale à l'espace que contiennent les quatre établis, est entaillée en queue d'hironde pour recevoir les tenons en queue d'hironde, pratiqués aux extrémités des traverses X P, V O, de quatre piés de longueur. La partie antérieure des traverses est soutenue par les piés H H, dont les tenons s'assemblent dans les mortaises de la face inférieure des traverses, & non dans le devant V X de l'établi. Le devant de l'établi est assemblé à tenons & mortaises avec les traverses qui sont distantes l'une de l'autre de 3 piés 4 pouces, ou 4 piés, y compris l'épaisseur des bois, qui sont tous de 4 pouces d'équarrissage: le dessus des traverses & du devant de l'établi est élevé de 3 piés au-dessus du sol de l'attelier.

PLANCHE IV. Travail pour mouler en terre une marmite à gros ventre.

Le mouleur pourvu de terre préparée & corroyée dans le marchoir, & de qualité convenable, c'est à dire ni trop grasse ni trop chargée de sable; car les terres trop grasses ou glaises pures se fendent en séchant, & celles qui sont trop sablonneuses, outre qu'elles sont moins ductiles, n'ont point assez de consistence pour conserver la forme qu'on leur donne; & étant pourvu aussi de natte de paille tissue, comme celle des paillassons, ou seulement de corde ou cadenettes de paille, il commence le moule par le noyau, le continue par le modele, & le finit par la chape, ainsi que la suite des figures le fera entendre.

Fig. 1. L'arbre garni de son trousseau. A l'extrémité quarrée de l'arbre qui reçoit la manivelle: on y voit la mortaise destinée à recevoir la clavette qui assujettit la manivelle. B D les tourillons. F E le trousseau.

2. L'arbre garni de nattes ou torches de pailles A B; on commence par attacher le bout de la torche au gros bout du trousseau en E, fig. 1, & faisant tourner l'arbre, on revêtit le trousseau d'une quantité suffisante de tours de la corde de paille ou natte, pour qu'elle approche à un pouce & demi environ du calibre R T, découpé de la forme du profil de l'intérieur de la marmite depuis a jusqu'en b. on fait en c une entaille pour y mouler l'arasement qui sert à raccorder les différentes pieces du moule.

3. Le noyau achevé. C le ventre ou panse. D le drageoir. E l'évasement. R T le calibre du noyau; la terre qui compose le noyau est mise à différentes couches, & chaque fois on laisse sécher, ou on porte à la rôtisserie, on se sert de différens calibres, ou on éloigne successivement le premier en se servant des différens trous qui sont percés à la face supérieure des traverses de l'établi: c'est dans ces trous que l'on met des chevilles de fer pour contenir le calibre & l'empêcher de s'éloigner de l'arbre: après que la derniere couche qui doit former le noyau est seche, on blanchit avec de la craie délayée dans de l'eau; on emploie cette couleur avec un pinceau, ou peignon de filasse, pour empêcher que les couches de terre qui doivent former le modele ou la chape ne s'attachent au noyau ou au modele. Au-lieu de craie délayée dans de l'eau, on peut employer pour la meme fin & de la même maniere de la cendre passée au tamis de soie. On donne aux cendres ainsi tamisées, ou à la craie, ou au mélange de toutes les deux avec quelques autres matieres convenables, selon le pays, le nom de potée. On fait sécher.

4, Modele dans son calibre. F le ventre. G le drageoir. E l'arasement du noyau qui déborde le modele, pour que la chape y trouve l'appui necessaire. R T le calibre du modele plus grand que celui du noyau, de la quantité dont on veut que l'épaisseur de l'ou-