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terre, les chevilles le soutiennent, & qu’il se trouve élevé d’un bon pouce de terre, cela sert à donner plus de facilité au chien pour l’engueuler lorsqu’on l’appelle à terre. On met le collier au col du chien, & l’on prend le bâton quarré dont on lui scie les dents de devant la gueule, ce qui l’oblige d’ouvrir. Alors on pousse dedans le bâton; mais il faut prendre garde de ne le point blesser. On met la main gauche sous la mâchoire du chien pour l’empêcher de rejetter le bâton, & de la main droite on le flatte sur la tête, en lui disant tout-beau. Quand on retire ses mains, le chien jette le bâton à terre; il faut, dans ce cas, secouer le collier pour le châtier, on recommence à lui scier les dents, & à faire comme auparavant. Le chien voyant qu’on le punit quand il ne garde pas le bâton, & qu’au contraire on le caresse quand il le garde, s’accoutume enfin à le garder tant qu’on veut, & ouvre aisément la gueule quand on lui présente le bâton; il s’agit alors de le lui faire prendre de lui-même, il faut le lui présenter en disant, pille, apporte; & en le caressant beaucoup, & en même tems on lui donne de petites sacades pour le faire avancer. Si l’on voit qu’il s’avance de lui-même & qu’il prenne le bâton, il faut lui faire toutes sortes de caresses, même lui donner des friandises. Il y en a peu qui en veuillent manger; mais ce qui leur fait plus de plaisir, c’est de leur ôter le collier. Quand un chien allonge la tête d’un pouce & prend le bâton, il est dressé; car une demi-heure après il le prend à terre, & on lui dit toujours, pille, apporte. Pour le faire venir à soi, on lui dit, apporte ici; haut, pour le faire monter sur soi, en l’aidant de sacades légeres.

Lorsqu’il apporte le bâton avec la derniere obéissance, on lui fait apporter tout ce que l’on veut, un gant, des ailes de perdrix cousues sur un rouleau de linge pour imiter la perdrix, une peau de lievre remplie de foin. Quand il rapporte tout sans rien refuser, on peut le mener à la chasse & lui faire rapporter la premiere perdrix que l’on a tuée; mais il faut porter le collier qu’on lui donne en cas qu’il refuse d’obéir. Quand il a rapporté deux ou trois fois, il ne fait plus de difficulté, & pour lors il est parfait.

On peut encore apprendre aux chiens à aller en trousse; cela est avantageux quand on fait une longue route, parce que votre chien ne se fatigue pas, & qu’il est toujours en train de chasser. Il faut être monté sur une rosse; un cheval vigoureux ne conviendroit pas. Vous attachez autour de vous une corde ou une chaîne que l’on met au collier du chien, qui est derriere vous du travers, la tête du côté de votre épaule droite; vous tenez de la main droite un fouet ou une gaule. Si-tôt que le cheval fait un pas, le chien veut se jetter à terre & demeure pendu à la chaîne. Pour-lors vous lui donnez le long du corps une volée de coups de fouet, & le reprenez pour le remettre en trousse; quand il a essuyé cinq ou six corrections, il ne se jette plus. De cette sorte il s’accoutume peu à-peu à se tenir à cheval. Quand il y est accoutumé, si vous le détachez & le laissez chasser dans une longue route; dès qu’il est las, il vient sauter sur votre botte pour vous demander à être remis en trousse, & il s’y tient enfin sans être attaché. Il faut que le collier soit large, pour faciliter au chien la respiration lors-qu’il est suspendu.

Si l’on veut dresser un chien pour aller à l’eau, il faut lui jetter un bâton à un ou deux piés loin du bord de l’eau, & choisir pour cela l’été, lorsque l’eau est chaude. Le chien va dedans jusqu’à demi-jambes, & peu-à-peu on jette le bâton de plus loin en plus loin. Lorsqu’on a une piece d’eau, on y met un canard, après lui avoir coupé la plume d’une

des ailes, afin qu’il ne puisse partir & s’envoler; on anime le chien en jettant des mottes de terre au canard, & tirant des coups de fusil à poudre. Lors-que le chien s’est jetté à l’eau & nage après le canard, il ne faut pas le rebuter; mais tuer d’un coup de fusil le canard, afin que le chien le rapporte. Il n’a pas reçu plusieurs leçons de cette sorte, qu’il va parfaitement à l’eau. Il est inutile de dresser un chien pour la chasse à d’autres choses. Il y a mille singeries qu’on leur peut apprendre, mais qui ne conviennent qu’à un chien qu’un maître qui n’est point chasseur garde pour s’amuser. De tour ce qu’on vient de donner dans ce mémoire, il n’y a rien qui n’ait été éprouvé plusieurs fois, & qui n’ait toujours réussi. Il n’est pas possible d’imaginer rien de plus sûr.
Bas de la Planche.

Fig. 1. Couple, corde de crin qui sert à accoupler deux chiens ensemble, le nœud coulant de chaque côté est arrêté par un nœud simple.

2. d e, harde, corde de crin terminée en e par un nœud, & en d par une boucle qui reçoit les trois couples a d, b d, c d, dont les extrémités a, b, c, reçoivent le milieu de trois couples, par le moyen desquelles on peut avec facilité conduire six chiens, 1, 2, 3, 4, 5, 6, & même un plus grand nombre en augmentant les couples.

3. Collier de force, décrit ci-devant.

4. Billot que l’on sait rapporter au chien.

5. Botte ou collier du limier.

6. Profil des tolas, ou lits de chiens.

7. Face extérieure d’une des extrémités de l’auge, dans laquelle on donne la mouée aux chiens; cette auge a 10 ou 12 piés de longueur.

8. Coupe transversale de la même auge.

PLANCHE VIII.
Fauconnerie.

La vignette représente la cour du jardin attenant le logement du fauconnier: on voit des deux côtés une gallerie couverte, sous lesquelles on met les oiseaux à la perche.

Fig. 1. Fauconnier qui porte la cage, au moyen de deux bretelles qui lui passent sur les épaules: c’est sur les bords de cette cage que l’on porte les oiseaux au rendez vous de la chasse.

2. Rangée de gazons sur lesquels on met les oiseaux dans le beau tems.

3. Perche élevée de quatre piés, sur laquelle on place les oiseaux: à cette perche pend une toile de deux piés de large.

Bas de la Planche.

Fig. 1. Représentation perspective & en grand d’une partie de la perche qui est, comme on l’a dit, élevée de quatre piés, & de la toile qui y est attachée: cette toile est fendue par de longues boutonnieres espacées de douze pouces ou environ, par lesquelles on fait passer les longes qui servent à attacher les oiseaux sur la perche: la perche qui a trois pouces de gros, est arrondie par-dessus, & éloignée de la muraille d’environ deux piés.

2. Chaperon ou bonnet de l’oiseau, surmonté d’une aigrette de plumage.

A, le chaperon vû par-devant, du côté de l’ouverture par laquelle on fait passer le bec de l’oiseau.

B, chaperon vû par derriere du côté où sont les cordons, par le moyen desquels on serre le chaperon sur le col de l’oiseau, après que sa tête y est entrée.