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Tayau hau tayau; lorsque l’on voit le cerf passer, soit qu’il se sépare du change, ou qu’il passe ailleurs.

Hà tayau, hau, hau, hau; pour appeller les chiens, & les faire venir après vous pour leur faire reprendre les voies; & lorsqu’ils sont arrivés sur les voies, on leur crie, hà halle halle, hà hà, pour les obliger à mettre le nez à terre, & reprendre les voies.

Il bat l’eau tou tou, il bat l’eau; quand le cerf longe des ruisseaux pour se défaire des chiens, ou qu’il bat l’eau dans un étang ou dans une riviere, & que les chiens y arrivent.

Halle à lui, halle à lui; lorsque le cerf est dans un étang ou dans une riviere, & qu’il tient ou rend les abbois.

Tous les termes que nous venons d’expliquer, sont également d’usage à la chasse du chevreuil, qui n’est différente de celle du cerf, que dans la maniere de détourner la bête, comme on le peut voir à l’article du chevreuil.

Termes dont on se sert à la chasse du cerf & du chevreuil, pour parler aux chiens anglois.

Comme il y a beaucoup de chiens anglois en France, dont il est difficile de tirer du service, quand on leur parle une langue inconnue; c’est-à-dire, en d’autres termes que ceux dans lesquels ils ont été dressés & instruits, nous avons jugé à propos de marquer les différentes manieres de parler aux chiens anglois, pour mettre les piqueurs en état de se faire entendre & obeir.

Here dodo ho ho, se dit pour appeller & faire venir les chiens à soi à la sortie du chenil ou à la séparation de l’assemblée, afin de s’en faire suivre; c’est dire en françois, il va là tôt, il va là.

Lorsque les chiens sont sur un retour; pour les faire revenir & reprendre les voies, on leur crie, houpe boy, houpe boy.

Quand il arrive que des chiens ont plûtôt retrouvé les voies que les autres; & lorsqu’on en voit quatre ou cinq aller bien devant le gros de la meute, pour les faire demeurer & attendre les autres, on doit aller à eux & leur crier, saf me boy, saf me boy: s’ils sont obstinés & ne s’arrêtent point, on leur crie, cobat, cobat.

Quand les autres sont arrivés, on leur parle à tous en ces termes: Here, lo lo, lo lo, c’est pour leur montrer les voies afin de les reprendre; & alors on leur dit, holo, holo, holo: ce qui est pour les animer sur les voies, & comme si on disoit en françois, halle, halle.

Lorsque le cerf est accompagné, on crie aux chiens, dautcy boy, dautcy boy: sorte d’avertissement qui veut dire en françois, là ila, là ila, ou prenez garde à vous.

Et lorsque le cerf est séparé de sa compagnie, pendant que les chiens le chassent, on doit leur crier, lou oué, lou oué.

Lorsque l’on revoit des fuites d’un cerf, on crie, vauleceletz, vauleceletz, qui est le terme usité en françois.

S’il y a des chiens qui chassent le change, on les gourmande en criant après eux, houre horhon: ce qui veut dire, hay hay fi, hay hay; & pour les faire suivre après soi, on leur crie, come boy, come boy.

Lorsqu’un cerf fait encore d’autres retours, & qu’il y a des chiens qui s’emportent, on leur crie, houp boy, houp hau, hau hou, haup boy.

Et les chiens étant revenus, quand on revoit du retour du cerf, on dit, vauleci revari, vauleceletz.

Pour faire prendre aux chiens les voies du cerf

qui est quelquefois forlongé de deux heures, on crie, here cess, cess lo lo, lo lo, & lorsqu’ils chassent bien, holo holo.

Quand il y a des chiens qui écoutent ou qui coupent; afin de les faire rallier à ceux qui chassent, il faut leur crier, coco ou cocl coel, qui veut dire, tirez à lui, tirez.

Lorsque le cerf ou le chevreuil est pris; en faisant fouler les chiens, c’est-à-dire, en leur faisant manger sur le champ une épaule du cerf ou du chevreuil, ou en leur faisant la curée, on leur dit, cess me boy, cess me boy, cess me boy: cela les anime & les rejouit.

Comme les chiens anglois sont carnassiers, rien ne les rend plus ardens à la chasse que de leur faire manger sur le champ l’épaule du cerf ou du chevreuil; ils en apprennent mieux à tenir jusqu’à la fin la voie du cerf, ils en deviennent plus hardis, ils se rallient plus aisément, & connoissent mieux la voix de celui qui les fait chasser, quand il les houpe.

Quand les piqueurs, après la curée, remontent à cheval pour ramener les chiens au logis, ils crient pour les appeller, here, dodo ho ho; ce qui signifie la même chose qu’en françois, hau tayau.

Les chiens étant tous arrivés à la porte du chenil, dès qu’elle est ouverte, le piqueur leur crie, co di guenets; ce qui veut dire, entrez tous dans le chenil.

Les chiens étant entrés dans le chenil, au retour de la chasse; pour les faire boire, on peut user de ce terme cess, cess; & cela revient à notre mot, houleau, houleau, qui signifie, bois, bois.

Bas de la Planche II. Connoissance du cerf par le pié.

a b, les os ou ergots.

c, la jambe.

d d, le talon ou éponges.

e e, la solle.

f f, les côtés ou tranchans.

g, les pinces ou ongles.

Empreintes des piés du cerf, &c.

Fig. 1. Pié de biche.

2. Pié d’un jeune cerf.

3. Autre pié de biche.

4. Autre pié d’un jeune cerf.

5. Pié de cerf, aussi long que rond.

6. Pié de faon.

7. Pié d’un cerf dix cors jeunement.

8. Autre pié d’un cerf dix cors jeunement.

9. Pié rond d’un cerf dix cors, à jambe large.

10. Pié d’un vieux cerf, dont les côtés sont gros & usés, & la jambe retrécie.

La plus grande difficulté qui se présente d’abord aux jeunes veneurs pour bien juger & connoître les cerfs, consiste à distinguer le pié du cerf de celui de la biche, afin de ne pas se méprendre, & de ne pas courir une biche pour un cerf. Cette connoissance, qui est une des plus essentielles aux veneurs, s’acquiert à la longue par la pratique de la chasse. Mais voici quelques observations qui peuvent aider l’expérience.

Quand le cerf est à sa seconde tête, les pinces lui grossissent; à sa troisieme tête elles grossissent encore plus, & la solle s’aggrandit en même tems que la tête; mais à sa quatrieme tête il est entiérement connoissable partout.

Il y a toujours de la différence entre le pié d’un cerf, fig. 2 & 4; & celui d’une biche, fig. 1 & 3: car si une bête est accompagnée d’un jeune cerf qui ne soit encore que daguet, quoiqu’elle ait le pié plus gros que celui du jeune cerf, on le distin-