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ALPHABETS ANCIENS. 15
142. Tchong & hoèi, insectes, poissons, huîtres.

143. Hive, le sang.

144. Hing, aller, faire, operer, les élémens, les actions des hommes. Il se prononce aussi Hang, & signifie chemin, ligne, hospice des marchands.

145. Y, habit, surtout, s’habiller.

146. Si, Occident.

147. Kién, voir, percevoir.

148. Kio, corne.

149. Yen, parole, discours.

150. Kou, vallée, ruisseau entre deux montagnes.

151. Téou, legumes, pois.

152. Chi, porcs.

153. Tchi, les animaux velus, & les reptiles.

154. Poéi, précieux, coquillages de mer.

155. Tche, couleur de chair.

156. Tçeòu, aller.

157. Tço, les piés, riche, suffire. Prononcé Tçui, il signifie penser à ce qui manque, y suppléer.

158. Chin, moi, moi-même, le corps, la personne.

159. Tche & Kiu, char, charriot.

160. Sin, goût fort & mordant.

161. Chin, les étoiles les plus voisines du pôle arctique, qui paroissent immobiles à cause qu’elles parcourent un sort petit cercle. C’est aussi une lettre horaire. C’est depuis 7 h. jusqu’à 9 h. du matin.

162. Tcho, cette clé qui n’est en usage que dans ses dérivés, exprime la marche & tout ce qui en dépend.

163. Ye, lieu entouré de murailles, ville, camp.

164. Yeòu, lettre horaire. C’est depuis 5 h. jusqu’à 7 h. de nuit. Ses dérivés expriment les liqueurs, le vin, &c.

165. Pien & Tçài, cueillir, affaire, couleurs.

166. Li, village, bourgade, stade chinois de 360 pas. Anciennement six piés faisoient un pas, & 300 pas un li.

167. Kin, metal, & de-là, or, argent, cuivre, &c.

168. Tchang, grand, long, éloigné, toujours, âgé.

169. Moûen, portes, portique, académie.

170. Feoù, montagne de terre, fosses.

171. Tai, parvenir, ce qui reste.

172. Tchoui, aîles.

173. Yù, pluie, pleuvoir.

174. Tçing, couleur bleue, naître.

175. Fi, negation, non, pas, accuser de faux.

176. Mién, visage, face, superficie, rebeller.

177. Ke, peaux, cuir qui n’est point corroyé, armes défensives, casque, cuirasse, changer.

178. Gôei, peaux, cuirs apprêtés & corroyés, assiéger.

179. Kieòu, oignon, ail, raves.

180. In, son, voix, accent, ton, sons d’instrumens.

181. * Ye, la tête. Ce caractere n’est usité que dans ses composés.

182. Fong, les vents, mœurs, royaume, doctrine.

183. Fi, voler, (se dit des oiseaux.)

184. Che, boire, manger, prononcé Sù, il signifie nourrir, fournir des alimens.

185. Cheòu, la tête, l’origine, principe, accuser ses fautes.

186. Hiang, odeurs, odoriferant, réputation, odeur de vertu.

187. Mà, cheval.

188. Ko, les os, les ossemens, toute chose dure enfermée dans une chose molle, l’attache entre les freres.

189. Kao, haut, éminent, sublime, hauteur.

190. Pieou, les cheveux.

191. Teou, bruit de guerre, combat.

192. Tchang, étui dans lequel on renferme l’arc, sorte de vin en usage dans les sacrifices, herbes odoriferantes.

193. Lie, espece de trépié, vase pour les senteurs.

Prononcé Ke, il signifie boucher, interrompre.

194. Koùei, les ames des défunts, cadavre.

195. Yû, les poissons, pêcher.

196. Niaò, les oiseaux.

197. Lou, terre sterile & qui ne produit rien.

198. Lou, cerf.

199. Me, froment, orge, &c.

200. Mâ, chanvre, sesame.

201. Hoâng, jaune, roux.

202. Chou, sorte de millet.

203. He, noir.

204. Tchi, broder à l’aiguille.

205. Min, petites grenouilles noires.

206. Ting, marmitte, renouveller.

207. Coù, tambour, en battre, jouer des instrumens.

208. Choù, souris.

209. Pi, le nez, les narines, un chef de famille.

210. Thsi, orner, disposer, regler, gouverner, &c.

211. Tchi, les dents.

212. Long, dragons, serpens.

213. Kuei, tortues.

214. Yo, instrumens de musique à vent.

Telles sont les 214 clés chinoises, sous lesquelles on range toutes les autres lettres ou caracteres, & tel est exactement l’ordre observé dans les dictionnaires chinois rangés par clés. Les Chinois divisent ces lettres en lettres simples, qu’ils appellent vên, traits ; mou, meres ; tou-ti, lettres d’un seul corps ; & en lettres composées qu’ils appellent tçè, fils ; to-ti & ho-ti, c’est-à-dire lettres composées de plusieurs corps, corps réunis. Les lettres composées se soudivisent en tong-ti & pou-tong-ti, consubstantielles, & non consubstantielles : on entend par lettres consubstantielles des caracteres composés d’un même membre répété plusieurs fois. Ainsi, par exemple, la clé mou, bois, répétée deux fois, forme un nouveau caractere qui se prononce lîn, & signifie forêt. La même clé, répétée trois fois, forme encore un autre caractere qui se prononce sen, & se dit d’une multitude d’arbres, & métaphoriquement de la rigueur des lois.

La clé keou, la bouche, répétée trois fois, forme un nouveau caractere qui se prononce pin, & signifie ordre, degré, loi, regle, &c. On entend par lettres non consubstantielles ou hétérogenes les caracteres composés de plusieurs membres différens. Tels sont les caracteres ming, clarté, composé des clés ge, soleil, & yue, lune. Lân, ignorant, composé de lîn, forêt, & de gin, homme.

Feu M. Fourmont l’aîné, dans les réflexions sur la langue chinoise, qu’il publia en 1737 sous le titre de Meditationes Sinicæ, cherche des sens suivis dans les 214 clés chinoises. Il les envisage comme une image de la nature dans les êtres sensibles ou la matiere ; mais j’ose croire qu’à cet égard il a cédé un peu trop à son imagination : toutes les divisions & soudivisions que j’ai rapportées, regardent moins les anciennes lettres chinoises que les modernes ; ce sont en effet les nouveaux dictionnaristes qui ont borné le nombre des clés ou lettres radicales à 214, & qui les ont rangées dans cet ordre. Les anciens en admettoient d’avantage.

Hiu-tching, auteur célebre qui fleurissoit sous la dynastie impériale des Han, est l’auteur d’un dictionnaire fort estimé, intitulé Choue-ven, dans lequel il fait monter le nombre de ces lettres radicales à 540, & beaucoup de Chinois sont même d’opinion que ces 540 radicales sont de l’invention de Thsang-hie, officier de l’empereur Hoangti, ce qui en feroit remonter l’origine dans la plus haute antiquité. Ces observations détruisent, ce me semble, celles de M. Fourmont, puisque l’on ne peut admettre une progression d’idées dans 214 caracteres détachés, qui n’ont été assujettis à l’ordre qu’ils gar-