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NOI NOY

craindre, pendant trois à quatre mois, les ravages des écureuils, des lérots, des loirs, des muscardins, des mulots & autres rongeurs, qui tous en sont très-friands, ou au printemps, avec des noisettes conservées en terre, dans une cave ou autre lieu fermé.

La greffe du noisetier ne peut avoir lieu qu’en approche, & même réussit difficilement. Je n’ai jamais pu obtenir des résultats avec ses boutures, quoi qu’en ait dit Olivier de Serres.

Les rejetons du noisetier sont ou mis en pépinière pour s’y fortifier, ou plantés de suite dans le lieu où ils sont destinés à rester. Dans l’un ou l’autre cas, ils poussent d’abord foiblement, mais après leur recépage, l’année suivante, ils fournissent des jets très-vigoureux, dont on doit supprimer les plus foibles lorsqu’on a pour but la production du fruit, car une trop grande quantité de feuilles nuit à la fécondation, dans cet arbre comme dans tous les autres.

Rarement on tient le noisetier sur une seule tige, parce que l’y mettre est une chose assez difficile, à raison de sa disposition à pousser des rejets.

Le noisetier des jardins a été regardé comme une variété du précédent, & il est possible que cela soit, mais il offre des caractères suffisans pour l’en distinguer. On en connoit une sous-varieté à épiderme de l’amande rouge, qu’on préfère dans quelques lieux.

Les principaux avantages de ce noisetier, c’est que ses noisettes mûrissent près d’un mois avant celles de l’espèce précédente, que leur coque est toujours plus tendre, & que leur amande a toujours une saveur plus fine : son inconvénient, c’est qu’elle rancit plus facilement. C’est lui qu’on place dans les jardins ornés pour cacher un mur, un trou à fumier, en le laissant monter autant qu’il veut, afin qu’il fournisse beaucoup de fruits. Il n’y a pas de motifs pour l’introduire dans les jardins paysagers, puisqu’il ressemble extrêmement au précédent ; aussi l’y voit-on assez peu souvent, même aux environs de Paris. Il se multiplie comme il vient d’être dit.

Le noisetier aveline est certainement une espèce distincte, appbortée de l’Orient & cultivée d’abord, pour le commerce de ses fruits, à Avellino près Naples. Aujourd’hui on le voit, quoique peu abondamment, dans quelques jardins des environs de Paris, où on le multiplie comme les précédens. Ses noisettes, grosses comme le pouce, rondes, à coque épaisse, sont très-agréables au goût, & se conservent mieux qu’aucune autre, à raison de l’épaisseur de cette coque : aussi en arrivé-t-il de grandes quantités d’Italie à Paris, pour l’usage de la table pendant l’hiver & le printemps.

Il seroit à désirer, pour éviter cette importation, que cette espèce fût cultivée en grand dans le midi de ia France, où il paroît qu’elle vient mieux que dans les climats froids.

Le noisetier d'Amérique s’élève moins que celui des bois, & m’a paru donner peu de fruits, qui, du -reste, sont assez rapprochés en forme & en saveur de ceux de ce dernier. Je l’ai trouvé en Caroline, sur la lisière des grands bois. On le cultive dans nos jardins, où il se confond avec le suivant, dont il est cependant fort distinguable.

Le noisetier nain donne des noisettes beaucoup plus petites que les nôtres, mais la quantité supplée a sa grosseur. J’ai vu des pieds, dans les pépinières de Versailles, en offrir dix fois-plus que de feuilles. La saveur de l’amande de cette espèce est différente de celle de l’amande de la noisette des bois, mais aussi agréable.

Les noisetiers à bec & à tube sont distincts du précédent, quoique fort rapprochés. On en voit quelques pieds dans nos pépinières & dans nos écoles de botanique, mais ils ne sont pas assez importans pour être cultivés ailleurs.

Le noisetier de Byzance ressemble beaucoup à celui de nos bois ; cependant, comme il s’élève au point de devenir un arbre propre à la construction des vaisseaux, il est à croire qu’il constitue une espèce. On en cultive quelques pieds dans les jardins des environs de Paris, dont le plus gros se voit chez M. Gillet-Laumont, à Domont, près Montmorency. Il donne peu de fruits.

Le noisetier à écorce blanche a constamment été confondu avec le précédent, dont il diffère cependant beaucoup, par l’épiderme de sa peau presque blanche, par ses feuilles plus grandes, plus fortement hérissées ; par ses fruits presque ronds, renfermés dans un calice excessivement charnu & disposés en trochées pédonculées presque de la grosseur du poing. Il s’élève, à ce qu’il paroît, encore plus que le précédent, & peut-être est-ce lui qui sert aux constructions maritimes des Turcs. Son aspect est très-beau lorsqu’il forme tige & qu’il file droit. Sa croissance est des plus rapides. On peut le placer avec avantage dans toutes les parties des jardins paysagers & en faire des avenues. Ses noisettes sont petites, & leur amande est peu agréable au goût ; mais c’est comme arbre utile que je le recommande. Je l’ai beaucoup multiplié de marcottes quand j’étois à la tête des pépinières de Versailles ; car, quoique certaines années il donne beaucoup de fruits, ces fruits sont rarement fécondés.

NOUÉ. On dit qu’un fruit est noué lorsque la Fécondation d’un Germe étant effectuées, ce germe commence a grossir. Voyez ces mots & ceux Fleur & Fruit.

NOYER. Juglans. Genre de plantes de la monœcie polyandrie & de la famille des térébinthacées, qui réunit treize espèces, dont plus de la moitié se voient dans nos jardins, & dont