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PRELIMINAIRE. 35

laissent échapper beaucoup d'eau on les brûle. Suivant une expérience de Hales, des copeaux de bois, pesans 135 grains, ayant séché pendant vingt-quatre heures, ils avoient diminués de 40 grains, qui sont le poids de l'eau qu'ils contenoient. On voit que l'analyse chimique à feu nud, les végétaux donnent une grande quantité de phlegme ou d'eau. A la vérité, dans tous ces cas, on peut croire que l'eau enlève des substances avec lesquelles elle est combinée. Quand on lit la statique des végétaux, on est étonné de la quantité d'eau que les plants absorbent & de celle qu'elles rendent par la transpiration. Ne peut-on pas soupçonner que c'est l'eau qui atténue le principe terreux & qui le met en état de passer dans leurs vaisseaux pour servir aussi à leur nutrition ?

MM. Lavoisier, de la Place & Meunier, de l'académie des sciences, viennent d'annoncer des expériences qui prouvent que l'eau n'est pas, comme on l'avoit cru, un fluide homogène, mais un composé d'air inflammable & d'air pur ou déphlogistiqué. Il ne m'appartient ici, ni de discuter cette découverte, ni d'en faire usage.

La privation de l'air ne tarde pas à se faire sentir aux plantes qui l'éprouvent ; j'entends un air d'une densité suffisante ; car il n'y a pas de vuide absolu. Si on place une fleur, une branche, ou un fruit, sous le récipient de la machine pneumatique, on les voit perdre de leur couleur & commencer à se flétrir, aux premiers coups de piston de la pompe, qui enlève de l'air & raréfie celui du récipient. En restituant l'air, la couleur & la fraîcheur reviennent ; mais, pour peu qu'on continue à le pomper, il n'est plus possible de rétablir les végétaux, parce que l'air contenu dans leur tissu s'échappant en plus grande quantité, détruit l'organisation entière. On voit, dans les transactions philosophiques, n.° 23, que la même graine de laitue ayant été mise dans deux pots, dont fut laissé à l'air libre, & l'autre placé sous un récipient vuide d'air, la première produisit des plantes qui s'élevèrent à deux pouces & demi de hauteur en huit jours, tandis qu'il ne parut rien dans l'autre : l'air ayant été restitué à cette dernière, la graine germa aussi-tôt & donna des plantes. Hales s'est assuré qu'un demi-pouce cubique de cœur de chêne, du poids 155 grains, coupé d'un arbre vigoureux & croissant, donnoit vingt-huit pouces cubiques d'air, ou deux cens cinquante-six fois son volume. Cet air pesoit 30 grains, c'est-à-dire, près d'un quart du morceau de chêne. Des graines de pois pesans 5 gros & 38 grains, ou 398 grains, formans un pouce cubique, ont donné 1 gros & 41 grains, ou 113 grains pesans d'air, qui formoient 396 pouces cubiques. Enfin, une once de graine de moutarde a rendu 1 gros & 5 grains d'air.

A ces expériences, capables de faire connoître que les diverses