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PRÉLIMINAIRE.


est perdu pour des sommes énormes, & les premiers qu’on a débités, au moment où l’on a cru devoir permettre l’exportation, ont été tellement rebutés par les acheteurs, à cause de leurs mauvaises qualités, que cette branche de commerce en a beaucoup souffert, tant l’avidité des marchands est contraire à leurs véritables intérêts & à ceux de la patrie ! Ne pourra-t-on jamais établir dans le commerce cette franchise, cette bonne foi, cette droiture, qui en assurent toute la prospérité ? L’exportation des grains sans doute a ses inconvéniens. Je suis bien éloigné de me les dissimuler. Mais n’est-ce pas plutôt parce qu’on a cessé de la rendre libre, que parce qu’on l’a permise? N’est-ce pas plutôt parce qu’on a accordé des permissions particulières? N’est-ce pas plutôt enfin l’insatiable cupidité des millionaires, qui fait hausser excessivement le prix d’une denréé dont ils se rendent maîtres, que les débouchés qu’on procure aux cultivateurs pour s’en défaire? Assez d’écrits ont paru sur ce sujet pour que je ne cherche point ici à le discuter, il suffit de dire que la liberté d’exporter sans aucune interruption est d’un avantage inestimable pour les progrès de l’agriculture.