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DISC OURS les’capitales des provinces. L’amour de futilité publique leur:a donné naissance; mais un choix mal-entendu d’une partie des membres cp les composoient, des travaux d’une forme peu convenable, de la théo- rie, à la place de-l’expérience; telles sont les causes qui les ont fait languir & tomber insensiblement; On cherche dans plusieurs villes a ìes"rétablirj mais à moins que ce ne soit fur un nouveau plan, òn n’en peut espérer que quelques étincelles, de lumière, qui s’éteindront bientôt. Le paysan françois, qu’ibs’agit d’instruire des nouveaux pro- cédés découverts en agriculture , ne lit point ou presque point: on doit donc le compter pour rien dans l’usage qu’on peut faire des "mémoires des compagnies savantes. Accoutumé dès l’enfance á une pratique qu’il tient de ses pères, il n’en conrioít de n’en veut^ pas connoître une autre, à moins que sous ses yeux jl n’en voie de bons effets. C’est le langage de l’expérience qu’il faut lui parler. Que le hasard place dans chaque province, dans chaque canton, un homme intelligent, ami de l’agricukure, patient de capable d’inspirer de la confiance à tout ce qui fenvironne, qu’il y faste des expériences en s’associant pour cela des laboureurs, qu’il les mette en état de juger eux-mêmes des résultats ;fans efforts pour les convaincre, fans livres, fans"encouragemensmême, il les verra, lentement à la vérité, adopter des méthodes "nouvelles qui auront eu des succès de dont ils se croi- ront les-inventeurs, parce qu’ils auront coopéré aux essais qu’on en aura fait. C’est ainsi de non autrement que les connoiífances dissipe- ront peu-à -peu les ténèbres de l’ignorance de dés préjugés répandus fur l’agriculture. Pour favoriser ce moyen, je voudrais qu’il y eût dans la capitale une société d’agriculture formée fur un plan, dont j’ai trouvé presque-toutes les idées dans les conversations de dans les lettres d’un illustré agriculteur.

L établissement ne coûterait rien à l’état, qui seulement le proté- gerait de s’adresserait à lui ’quand il auroit des projets d’amélioration pour les provinces. La société seroit composée de citoyens bienfaisans de zélés, parmi lesquels il suffirait qu’il y en eût quelques-uns de propres à recueillir des faits, à les rédiger.de.à en former des instructions, simples de courtes^ On prieroit des personnes considérables de en état de pro- téger fetablissement, de vouloir bien en être membres. L’assemblée se tiendrait chez celui des associés qui auroit la maison la plus .commode de située le plus près du centre de la ville. „ O^n’auroit pas de peine à trouver dans Paris un nombre sofhfant d’associés, qui fourniraient des fouîmes égales, dont l’empioi sera in- diqué ci-dessous. Cette ville renferme beaucoup de gens qui, grâces a l’eíprit du siècle, ne cherchent que des moyens sûrs de faire servir