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AAL ABA

AAL, aalius, Rumph. herb. amb. vol. III, p.207, genre de plantes dont les botanistes ne connoissent que deux espèces, qui croissent dans les forêts de l’Inde, & qui sont des végétaux ligneux.

Ces plantes n’ont pas encore été cultivées dans les jardins de l’Europe ; mais il est probable qu’en raison du pays où elles croissent, elles exigeront ici la même culture que les végétaux de la côte de Coromandel & de l’Inde. (M. Thouin.)

ABAISSER, en terme de jardinage, c’est raccourcir les branches d’un jeune arbre, dont la tête est destinée à s’élever. Dans les sujets jeunes & vigoureux, on coupe les branches à deux, trois ou quatre pouces de la tige ; dans les grands arbres, on les coupe tout près du tronc, & alors cette opération s’appelle émonder. Voyez ce mot. (M. Thouin.)

ABATTRE. (médecine des bestiaux.) Pour se rendre maître d’un cheval, auquel on doit faire une opération délicate & douloureuse, on l’abat, c’est-à-dire, on le couche par terre avec précaution.

La place la plus favorable, dans une ferme, est ordinairement le fumier, dont l’épaisseur ne permet pas au cheval de se blesser en tombant. Si cependant l’endroit où est le fumier n’est pas assez spacieux, ou si le tems où doit se faire l’opération à l’animal est celui où il n’y a que peu ou plus de fumier dans la cour, on lui fait un lit de paille très-épais, d’une étendue suffisante, & on le place sur le bord. On attache une entrave à chacun des paturons des pieds ; une corde passe dans les anneaux de ces entraves. Plusieurs hommes tirent en avant la corde, qui rapproche les pieds du cheval, & le dispose à tomber. Quand on le voit pencher, d’autres hommes, qui sont placés derrière le lit de paille, ou de l’autre côté du cheval, le tirent à eux, afin d’aider sa chute & de la rendre plus douce. Le cheval étant à bas, on lui fixe la tête, en s’appuyant fortement sur l’encolure, & on arrête la corde en la passant dans les anneaux des entraves. Un seul homme la tient, ou on l’attache à un poteau.

On conçoit facilement que, s’il s’agit de faire une opération entre les cuisses ou aux jambes du cheval, on ne peut laisser tous les pieds rapprochés. Dans ce cas, on dégage des autres celles des jambes qui gênent, & on leur donne la position la plus commode pour l’opérateur, en les assujettissant d’une manière solide.

Quand l’opération est finie, on lâche la corde, on défait les entraves, on soulève la tête de l’animal, pour l’aider à se relever.

On doit avoir l’attention de laisser le cheval quelque tems sans manger, avant qu’on l’abatte ; la secousse qu’il éprouve & la douleur de l’opération, peuvent troubler sa digestion & lui causer des tranchées. (M. l'abbé Tessier.)

Abattre un cheval, expression des écorcheurs, employée pour signifier l’action de le tuer. Il y a deux manières d’abattre un cheval ; la première consiste à lui plonger un couteau dans le poitrail ; dans la seconde manière, on l’assomme avec une massue, comme on assomme un bœuf à la boucherie. (M. l'abbé Tessier.)

Abattre l’eau ; c’est enlever avec un couteau la sueur dont est couvert un animal qui vient de travailler ou de courir. Cette attention est très importante dans les postes, les fermes & pour les chasses. Elle empêche la rentrée de la transpiration, qui pourroit occasionner des maladies. Il faudroit peut-être la porter plus loin qu’on ne la porte, & ôter même l’eau des animaux qui sortent des marres ou rivières, ou qui ont été mouillés par la pluie ou la neige, sur-tout s’ils sont échauffés. C’est un usage qui me paroit bien condamnable & nuisible à la conservation des chevaux des maîtres de poste, que celui où sont les postillons, de les mener à l’abrevoir aussi-tôt qu’ils arrivent de course ; il vaudroit mieux attendre qu’ils se fussent reposés & refroidis, ou plutôt il vaudroit mieux leur faire boire, une demi-heure après, même de l’eau de puits qu’on auroit laissée à l’air dans des baquets ou cuves pendant quelque tems.

Si ce dictionnaire n’étoit pas destiné aux agriculteurs seulement, je dirois que les cochers de Paris ont une pratique qui me paroît funeste aux chevaux, dont ils lavent les jambes & le ventre aussi-tôt qu’ils rentrent. Afin d’en mieux détacher la boue & de s’épargner la peine de l’ôter le lendemain après qu’elle est sèche, ils lancent avec force sur ces animaux des seaux d’eau froide & quelquefois glacée, lorsqu’ils sont écumans de sueurs, & par conséquent lorsqu’ils ont les pores de la peau ouverts. Il est aisé de voir par-là qu’ils les exposent à des fréquentes maladies.

On conseille encore de bouchonner avec de la paille les animaux dont on a abattu l’eau. (M. l'abbé Tessier).

Abattre, (s’abattre) se dit des animaux qui, en marchant ou en travaillant, tombent subitement ; ce qui dépend ou des mauvais chemins qu’ils rencontrent, ou d’une conformation vicieuse, ou d’une ferrure vieille. On remédie à ce dernier inconvénient en renouvelant les fers. (M. l'abbé Tessier).

ABCÈS, amas de pus dans l’endroit où il s’est formé. On distingue les abcès en internes & externes. Il est difficile de juger de l’existence des abcès internes ; les hommes seuls de l’art en connoissent bien les signes & les moyens d’en favoriser la guérison. Les abcès externes sont sensibles à l’œil & au toucher. On voit, dans quelque partie de la surface du corps, une élévation ou tumeur, qui fait souffrir l’animal lorsqu’on appuie dessus. Si en touchant un des points de cette tumeur avec

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