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MAMMIFÈRES.

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MA1HMIFÉKES.

une membrane que l’on nomme tympan. Derrière cette membrane est une cavité appelée caisse, dans laquelle il se trouve une petite quantité d’air qui s’y introduit par un conduit dont l’entrée est au fond de la gorge (trompe d’Eustachi). On admet que les vibrations de cet air, en agissant sur la substance nerveuse, déterminent la sensation de l’ouïe. La peau offre chez les mammifères des particularités remarquables. Chez un petit nombre, elle est nue ; mais chez la plupart, elle est garnie de poils servant à la protéger et à conserver la chaleur développée dans l’intérieur du corps. Ces poils varient beaucoup ; on les appelle piquauts lorsqu’ils sont très gros, pointus, très roides et qu’ils ressemblent à des épines (porc-épie,

hérisson). On les appelle soies lors-

qu’ils sont moins gros, moins résistants, quoique encore très raides (sanglier) ; les crins ne différent des soies que par

un peu plus de souplesse. La laine est une espèce de puil long, très fin et contourné en tous sens ; enfin, le duvet ou la bourre se compose de poils d’une finesse ou d’une mollesse extrème, et qui, en général, se trouvent cachés au-dessous d’une couche plus ou moins épaisse de poils ordinaires que l’on nomme quelquefois jar. Quelquefois les poils se soudent entre eux et forment des lames solides ou écailles ( pangalins). La plupart des mammifères ont la bouche garnie de lèvres charnues et mobiles ; leur mâchoire supérieure est, comme nous l’avons vu invariablement fixée au crâne, l’inférieure seule est mobile ; le plus souvent, toutes les deux sont garnies de dents ; mais la forme de ces dents et leur nombre varient beaucoup. On nomme incisives, celles qui sont placées en devant et qui sont ordinairement assez larges et taillées obfiquement en b :seau à leur extrémité libre, de manière à pouvoir couper, laniaires ou canines, celles qui au nombre de deux seulement pour chaque mâchoire, limitent de chaque côlé les incisives ; elles sont ordinairement plus longues que toutes les autres, pointues en terme de cône, et par conséquent propres à déchirer ; enfin moliaires, celles situées en arrière des canines et dont la partie saillante hors des gencives, ou la couronne, diffère suivant la nature des aliments ; elle est plate ou à tubercules mousses dans les animaux qui se nourrissent de substances végétales, anguleuse et tranchante chez ceux qui dévorent les autres animaux. L’une ou l’autre des trois sortes de dents peut manquer, tantôt à une seule màchoire, tantôt aux deux. Quelqi.es mammifères en manquent,

même tout-à -fait.

Lorsque les dents se prolongent hors de la bouche, elles se nomment défenses (l’éléphant ). Les dents paraissent chez les petits lorsque le lait commence à ne plus suffire à leur nourriture ; elle paraissent presque toujours successivement. Il n’est peut-être aucun mammifère, parmi ceux qui ont des dents, ou quelques-uns de ces organes ne soient renouvelés, c’est-à -dire que certaines espèces de dents tombent et sont remplacées une ou plusieurs fois par des dents qui se développent dessous, devant ou derrière elles. La conformation des dents qui est en rapport nécessaire avec la nature des aliments a les connexions les plus intimes avec toutes les parties de l’animal puisque non-seulement les organes de la digestion mais encore ceux du mouvement et même ceux delà sensibilité, doivent être appropriés au genre de nourriture que l’animal doit rechercher, saisir et digérer, aussi les modifications du système dentaire fournissent-elles d’excellents caractères pour classer les mammifères. Nous renvoyons pour plus de détails à l’ouvrage de M. Fréd. Cuvier (des dents des mammifères considérées comme caractères zoologiques ). La cavité générale du tronc est divisée dans les mammifères en deux cavités secondaires, la poitrine en avant, qui contient l’œsophage, les poumons et le cœur, et i’abdomen en arrière où se trouvent l’estomac et l’intestin, le foie, la rate, les reins et ceux des organes génitaux qui ne sont pas extérieurs. La poitrine est entourée par les côtes qui la protègent presque exclusivement et séparée de l’abdomen par le diaphragme, cloison membraneuse convexe du côté de la poitrine, percée de trous pour laisser passer des vaisseaux, des nerfs et l’œsophage, munie de fibres musculaires qui, en se contractant, aplatissent sa convexité, et par là augmentent la cavité de la poitrine aux dépens de celle de l’abdomen. Les poumons sont deux grandes masses cellulaires qui remplissent presque toute la poitrine ; leurs cellules sont si petites qu’on ne peut Ws distinguer qu’au microscope ; elles communiquent dans de petits tuyaux, et tous ces tuyaux débouchant les uns dans les autres aboutissent pour chaque poumon à un seul nommé branche. Les deux branches s’unissent dans la trachée artère qui s’ouvre dans le gosier à la base de la langue c’est à cette extrémité supérieure de la trachée que se trouve le larynx ou organe de la voix, laquelle existe chez tous les mammiferes, et est produite par les mouvements variés qu’impriment à l’air les pièces du larynx. La trachée ainsi que les bronches et leurs premiers rameaux sont soutenus par des anneaux cartilagineux

et élastiques, en sorte que

lorsque la poitrine se dilate, l’air extérieur se précipite par son poids dans les cellules du poumon et il en sort lorsque cette cavité se resserre. Le cœur est situe en avant dans la poitrine, entre les deux poumons ; sa pointe donne obliquement contre le côté gautha. H est composé de quatre cavités, deux plus grandes et à parois plus fortes, les ventricules, deux plus petites à parois plus minces, les oreillettes. Lorsque le ventricule postérieur ou gauche se contracte, il pousse le sang qu’il contient dans le tronc des artères que l’on nomme Y amie, d’où il se distribue à toutes les parties pour les nourrir il en revient par les veines, et finit par rentrer dans le cœur par les troncs communs de toutes les veines, les veines caves supérieure et inférieure,

qui débouchent dans l’oreillette

droite ; celle-ci transmet le sang qui a besoin d’ètre renouvelé par la respiration au ventricule droit, d’où il passe tout entier dans les poumons par l’artère pulmonaire ; il en revient après la respiration par les veines pulmonaires qui le portent dans l’oreillette gauche, d’où il repasse dans le ventricule correspondant, etainsi de suite. Cette circulation s’accomplit avec une grande rapidité ; chez l’homme, par exemple, chaque partie du cœur se contracte, terme moyen, soixante fois par minute. Les artères, au moment où elles reçoivent le sang, se dilatent avec force. C’est cette dilatation perceptible au toucher sur les artères superficielles détermine ce qu'on appelle le p<>uls. La température du sang et celle de tout le corps est plus élevée que celle de ratmos|.hèrc ; ce qui tient à l’activité de la respiration

c’est ce qui fait que dans

les oiseaux où elle est plus grande, le sang est plus chaud, et que dans les reptiles où la respiration est moindre, la température du corps est presque en équilibre avec celle du fluide ambiant. L’urine retenue pendant quelque temps dans une vessie située dans la partie inférieure de l’abdomen sort dans les deux sexes par les orifices de la génération. Les males et les femelles sont en général presque semblables chez les mammifères ; les mâles ont comme les femelles des mamelles ; mais elles sont généralement sans fonctions. Elles peuvent cependant quelquefois sécréter du lait, et M. de Humbofdt parte dans son Voyage en Amérique d’un homme qui avaif allaité son fils pendant cinq mois.

Les mammifères quoique réunis par les rapports les plus importants présentent une très grande variété de formes, d’organisation et de moeurs. Pour faire apprécier par exemple les différences qu’ils éprouvent dans la taille et dans la proportion du corps, il suffit de citer les musaraignes, dont la taille, surpasse à peine celle des oiseaux-mouches, et la baleine qui est le plus grand des animaux vivants dans nos mers actuelles. En rapprochant les uns des autres le singe, la chauve-souris, le lievre, le lion, la loutre, le phoque, le cheval, l’éléphant, la girafe, la baleine, on peut ainsi se faire une idée des modifications sans nombre qu’à subies le plan du type, pour s’approprier à la station, au vol, à la natation ; pour constituer un grimpeur ou un sauteur, pour s’accommoder à toutes les conditions physiologiques et biologiques. Jamais néanmoins l’empreinte du type n’est assez effacée pour qu’on puisse sous aucun rapport comparer les états transitoires des mammifères aux états permanents des vertébrés intérieurs.

Pour nous résumer, nous allons rap-

peler

les particularités principales que présente chacun de leurs grands appareils.

Système nerveux. Encéphale très développé, un corps calleux, une voûte à trois piliers ; des lobes latéraux au cervelet. Sens complets.

Système osseux. Mâchoire supérieure

complètement immobile ; màchoire inférieure immédiatement articulée au cràne par son crmdyle ; point d’os carré. Dents portées par les maxillaires seulement. Sept vertèbres cervicales ( excepté l’aï qui en a neuf et le lamantin qui en a six.) Système de la circulation. Circulation complète, emur à quatre loges ; crosse aortique courbée à gauche, sang chaud. Système digestif. Viscères abdominaux séparés de la cavité thoracique par le diaphragme,

et n’exerçant aucune

pression sur les organes de la respiration. Système

de la

respiration. Des poumons libres dans le thorax à cellules très nombreuses, recevant l’air par une trachée assez longue ; ramifications bronchiques se terminant toutes dans le tissu