8t peiiltres, des-sculpteurs etdesgràveurs, les ·projêts d’architecture et les compositions musicales. Mais si ce vice d’organisaLion peut causer quelques erreurs, il en est un autre bien plus grave, bien plus préjudiciable aux arts, puisqu’il tend à les corrompre dans leur source , et à les précipiter dans une fausse direction, je veux parler du vice de l’enseignement. Ce sujet mérite, par son importance, d’être traité avec quelque étendue. J’ai dit que l’Académie avait été supprimée en ~ 789 ; malheureusement l’école ne fut pas comprise dans cette suppression. L’enseignement resta confié à d’anciens académiciens, qui, pour la plupart, dominés par les préjugés de la jeunesse, et ne pouvant se résoudre à ooùdamrier des principes qu’ils avaient professés toute leur vie, se montrèrent constamment les ennemis déclarés des nouvelles doctrines , ou do moins ne les approuvèrent qu’avec de dangereuses restrictions. Placés sous l’inftuence de ces vétérans de l’école française dégénérée, les élèves pouvaient-ils embrasser la réforme avec cette franchise, cet enthousiasme, je dirais presque ce fanalisme , t.i néc.es .. saires pour la rendre complète et durable ?
Non, sans doute. Le bien s’opéra ,
mais partiellement et avec lenteur ; de précieuses semences commencèrent à éclore, mais mêlées à des germes vicieux qui en arrêtèrent le développement ; la routine et le mauvais golit furent comprimés , mais non pas tolalt’Dlent anéantis ; en un mot ; la régénération de l’école était encore récente, et déjà _tout ·semblait annoncer qu’une nouvelle décadence était prochaine et inévitable. On m’objectera peut-être que ces T, 1. fAcheox résulfats n’auraient point eu lieu, si le choix des professeurs avait été fait avec plus de discernement. Ma réponse sera facile. Quelques circonstances favorables que l’on suppose, on ne pourra jamais trouver chez une même nation, et à une même époque~ qu’un très-petit nombre de peintres et de sculpteurs tous également distingués par la pureté de leur goût et par l’excellence de leurs principes : on sera donc obligé d’admettre dans le corps chargé de l’enseignement, des hommes d’un talent médiocre ; il est même démontré par l’expérience que leur nom,bre augmentera d’année en année, et l’on pourrait presque calculer le moment où ils s’y trouveront en grande majorité. Ainsi voilà , comme dans Je premier cas, la jeunesse tombée entre des mains inhabiles et peucapables de guider son inexpérience. La conséquence se présente naturellement ; les mêmes causes produiront les mêmes effets. En vain deux on trois artistes , fidèles aux sainesdoctrines, viendraient, à de longs in,tervalles, lui indiquer la route qu’il faut suivre : leur voix étouffée par celles de leurs nombreux collègues serait à peine entendue, et leurs sages conseils ne produiraient qu’une impression éphémère sor la génération nouvelle , qui, habituée chaque jour à un autre langage, se trouverait bientôt hors d’état de les comprendre. Sous quelque point de vue que l’on envisage l’enseignement exercé par un corps académique, il est impossible de ne pas être frappé de ses imperfections. Quoi de plus dangereux, par exemple , pour les jeunes gens qui fréquentent l’école, que la diversité des avis qu’ils reçoivent tour à tour de chacun des professeurs en exercice ? 6 o ;9 ;tized by