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fesseur de botanique à Paris, au commencement du dix-septième siècle, et auquel on doit l’introduction en Europe d’un arbre qui fait l’ornement de nos promenades et de nos massifs de verdure, d’un arbre dont les fleurs répandent un parfum si doux, dont les feuilles sont une excellente nourriture pour les animaux domestiques, dont le bois n’est pas sans utilité, et qui réussit dans les mauvais terrains qui semblent repousser toute autre végétation.

Le premier pied d’acacia ou plutôt de robinier qui parvint en Europe fut planté à Bruxelles dans le jardin de l’archiduc, qui fait maintenant partie de l’établissement scientifique créé par le laborieux Dekin, et maintenent si bien dirigé par le savant Drapier. Cet arbre y existe encore ; la foudre l’a cependant plusieurs fois frappé. Il est énorme, au moins par rapport à tous les rejetons qui sont sortis de lui, et qui se sont répandus si promptement dans toute l’Europe. Cet Adam des robiniers est originaire de l’Amérique septentrionale, ainsi que les robiniers roses et visqueux, connus également sous le nom impropre d’acacia.

L’arbre désigné dans certains mystères sous le nom d’acacia ne peut donc être le robinier, car ces mystères antérieurs à la découverte du nouveau monde n’en ont rien emprunté. Leur symbole vient des acacias qu’on trouve dans le Levant. C’est probablement le gommier, sorte de mimeuse, qui est le véritable acacia de la franche-maçonnerie. (Voyez Mimeuse.)

B. de St. V.

ACADÉMIE, άκαδημία. {Antiquités.) C’était un gymnase ayec un jardin ou verger, situé dans le Céramique, un des faubourgs d’Athènes, à six stades et au nord-ouest de la ville. Ce lieu est devenu célèbre par les assemblées que Platon, qui y était né, et ses sectateurs


y tenaient pour converser sur des matières philosophiques. Il était rempli d’eaux stagnantes et malsain. Cimon le dessécha, y planta des allées d’arbres et des bosquets, et il devint la promenade des Athéniens les plus distingués, et surtout des philosophes platoniciens, nommés de là académiques, comme le lycée, autre gymnase situé au sud-est d’Athènes, était la promenade des philosophes de la secte d’Aristote, appelés péripatéticiens (du grec περιπατέω, obambulo, je me promène à l’entour). On appelait l’académie, la promenade d’en bas, ou le gymnase inférieur ; le lycée, la promenade d’en haut, ou le gymnase supérieur. L’académie, faisant partie du Céramique, dont le nom vient de κέραμοζ, terre de potier, vase de terre, et qui était rempli en effet d’urnes cinéraires, était aussi consacrée aux sépultures : on enterrait dans son verger, comme dans un élysée, ceux qui avaient rendu des services signalés à la patrie.

Le nom d’académie vient d’Académus, qui découvrit à Castor et Pollux l’endroit où Hélène leur sœur s’était cachée avec Thésée son ravisseur : ils étaient venus, à main armée, la redemander aux Athéniens, qui ayant répondu qu’ils ne savaient où elle était, Académus, pour arrêter la guerre qui allait commencer, leur apprit qu’elle était cachée à Aphidna. Ces deux frères, allèrent attaquer cette ville, la prirent d’assaut et la rasèrent. Les Lacédémoniens, par reconnaissance de ce service, épargnèrent la maison et les jardins d’Athènes, appelés de son nom Académie, toutes les fois qu’ils ravagèrent les faubourgs de cette ville, et comme ils adoraient les Dioscures, ils