pays occupé par ces peuples, éprouva quelques échecs ; César entreprit alors d’ahattre la forêt où il se trouvait, et, pour empêcher que ses soldats ne fussent pris en flanc par les barbares, il fit entasser tout le bois coupé en face de l’ennemi et sur les deux côtés, en forme de rempart. En peu de jours ce travail fut achevé sur une immense étendue[1].
Germanicus, pénétrant dans la forêt Césia, fortifiait tous les jours ses camps avec des abatis[2].
De toutes les fortifications de campagne, les abatis sont, dans un pays couvert, ce qu’il y a de plus prompt, de plus commode et de plus fort. Les guerres de la révolution nous en ont offert une foule d’exemples.
ABAT-JOUR. (Architecture.) Baie dont le plafond ou l’appui, et fréquemment l’un et l’autre, sont inclinés de l’extérieur à l’intérieur ponr y introduire la lumière.
On donne aussi ce nom au chapeau sphérique ou conique tronqué, qu’on adapte au-dessus d’une lumière pour en diriger les rayons.
ABATTOIR. (Architecture.) Établissement dans lequel se fait l’abatage des bestiaux destinés à la consommation et à l’approvisionnement d’une ville.
Un abattoir se compose d’une avant-cour, dans laquelle sont : un corps de bâtiment consacré à l’administration ; des parcs, tant pour les bœufs que pour les moutons ; bouveries, bergeries, échaudoirs, triperies, fondoirs de suif, remises et écuries pour les bouchers ; de grandes conserves d’eau, tant pour l’assainissement que pour les besoins de chaque partie de l’établissement.
Selon les localités, cet édifice doit être placé intérieurement et proche des murs d’enceinte d’une ville, ou au-dessous du cours du fleuve qui la traverse :
1o Pour raison de salubrité ;
2o Pour éviter le passage de bestiaux dans l’intérieur.
Au nombre des monuments utiles qui depuis trente ans ont été élevés dans Paris, les abattoirs doivent assurément occuper le premier rang.
Cinq édifices de ce genre, construits avec une sage économie, mais spacieux, ne laissant rien à désirer quant aux besoins et à la grande disposition de l’établissement, sont placés à l’extrémité des faubourgs correspondant aux quartiers les plus populeux. Depuis 1812 et 1813, époque de leur achèvement, ils ont fait disparaître du centre de la capitale les tueries infectes que d’anciens usages avaient concentrées dans les rues les plus étroites.
Les architectes qui ont été chargés de ces monuments sont, pour l’abattoir du Roule, M. Petit-Radel ; de Montmartre, M. Poitevin ; de Ménilmontant, M. Happe ; d’Ivry, M. Leloir ; de Grenelle, M. Gisors.
On trouvera des plans détaillés de ces édifices dans l’ouvrage de M. Bruyère, intitulé : Études relatives à l’art des constructions ; Paris, 1823. Notre 38e planche d’Architecture contient le plan, l’élévation et la coupe de l’abattoir de Montmartre.
ABAT-VENT. (Architecture.) Petit toit placé dans des baies de tour ou de clocher, et qui, par l’inclinaison qu’on lui donne du dedans au dehors, sert non-seulement à garantir l’intérieur de la pluie ou de la neige, mais encore à rabattre le son des cloches. On le couvre ordinairement en plomb ou en ardoise.
ABAZES, Abasci ou Abasgi (Géographie et histoire, peuplade caucasique, composée d’environ quatre-vingt mille individus qui habitent les rives supérieures du Kouhan, et ont donné leur nom (Abazie) à une province de la Russie, à laquelle ils appartiennent depuis 1813. Les Abazes, pour la plupart nomades, élèvent cependant des abeilles, des chevaux d’une race très-estimée, et fabriquent des armes que l’on recherche dans les contrées voisines ; belliqueux et pillards, ils infestent dans des barques les côtes de la mer Noire, exercent le brigandage dans les montagnes, et ne font guère que nominalement partie de l’empire russe, dont ils méconnaissent souvent l’autorité. Convertis au christianisme du temps du Bas-Empire, ils embrassèrent l’islamisme en passant sous la domination des Turcs, et aujourd’hui encore, quoiqu’ils ne soient rien moins que de fidèles musulmans, ils se reconnaissent pour sectateurs de Mahomet.
ABBASSIDES. (Histoire.) Parmi les premiers disciples qui crurent à la mission divine que s’attribuait Mahomet et se rassemblèrent à sa voix, l’un des plus influents par l’action qu’il exerça sur ses compatriotes fut Abbas, l’oncle du législateur arabe. Son zèle pour la religion nouvelle, son intégrité, son désintéressement lui avaient acquis la vénération des successeurs du prophète, et lorsque le khalife Othman, dont l’empire s’étendait des colonnes d’Hercule aux frontières de la Perse, rencontrait dans les rues de Médine Abbas marchant à pied, il descendait de son cheval pour l’accompagner jusqu’à sa demeure. Abbas, en mourant plein de jours, dans la 34me année de l’hégire, laissa plusieurs fils, héritiers de ses vertus. L’aîné de tous, Abdallah, doué d’une intelligence active et pénétrante, embrassa dans l’étendue de son esprit toutes les connaissan-