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ALGÉRIE

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La petite ville de la Calle, siluéeà 50 Iielles ~st·n<ird-est de Constantine, a été incendiée en 1827 ; les }<’rançais en ont repris possession en 1836. Nos premiers établissements sur ce point de la côte datent de la même époque que ceux des Turcs. En 1520, des négociants provençaux traitèrent avec les tribus de la Mazou· le, pour le privilége de la pêche du corail depuis Tabarque jusqu’à Bône ; S~lim II, sous Charles IX, fit à la France la concession du commerce des places de Malfacarel, de la Calle, de Collo, du cap de Rose et de Bône ; et en 1560 on acheva de construire le Bastion de France ; cette concession fut confirmée en 1624 par Amurath IV. Le bastion fut abandonné dès 1677.

Ainsi Bône, Djidgeli et Bougie forment le littoral de la province de Constantine ; il faut y joindre le nouveau port de Philippeville, port naturel de Constantine ; 22 lieues séparent ces deux villes, et quoique les transports se fassent encore à dos de mulet, leurs rapports commerciaux deviennent de jour en jour plus fréquents et plus importants. Depuis 1830 les communications par terre ont cessé complétement entre Alger et Constantine, elles se font toutes par Bône et Philippeville ; et Collo s’est mis aussi récemment en relation par mer avec ce dernier port.

La ville de CONSTANTINE est située par 36° 24’ de latitude nor !iet 3° 48’de longitude est ; elle est assise sur le sommet d’une colline baignée presque de tous côtés par le Oued-el·Ke· bir, qui dans la partie supérieure de la ville, à 600 pieds au·dessus de la plaine, sort d’un souterrain et forme une cascade remar.quable, que tous les voyageurs ont décrite. Constantine est lin grand centre de population ; c’est le débouché des produits agricoles, c’est là que les tribus viennent s’approvisionner, quel que soit leur éloignement, plutôt qu’aux mar· chés des Telagmah, des Ouled-Abd·el-Nour, de Ferdjiouah et de Setif (1).

Setif, l’ancienne Sitifis Colonia, est située dans une plaine vaste et fertile, arrosée par l’Oued-BouoSellam ;e’était un des plus considé· rables établissements que les Romains eussent fondés en AfriqUe ; elle donna son nom à une division de la Mauritanie. Les historiens ara· bes parle !!t de sa prospérité et particulière· ment de ses plantations de cotonniers. "Cette fécondité dll sol, est-il dit dans les doclIments publiés ail dépôt de la guerre, et la position r.enlrale de la ville, appelèrent na[u· (1) J’ai été Irès-sobre de détails topographiques sur Constantine. pouvant renvoyer le lecteur il ra desr.rip· . tion elacte et complète que M. Dureau de la Malle a donnée de cette ville, d’après les atrleurs grecs ct latins. mats &urtout d’après les .orabcs Bekri e~ Edrisi rt les voyageurs moder’1cs Shaw. Poiret, Ih.. ~cns~ treit, et Desfontaines, p. 40-87 de so :) ouvrage sur la province de Gonstaoliae.

rellement l’attention des Français ; on y plaça d’abord un poste de 5 011 600 hommes, puis lin entrepôt de vivres et de munitions, puis Te chef-lieu d’un arrondissement que l’on confia à un maréchal de camp, Enfin on changea cette dénomination d’arrondissement en celle de subdivision ,. et on y installa- un corps. de 2,600 hommes. » Ailleurs on ajoute : .. La eomlIJullication qu’il importe d’ouvrir au plus tôt pour faire de Sétif lin établissement imposant est celle cie Bougie : Sétif doit s’approvisionner par BOllgie, CQml1le Constantine le fait par Philippeville. ~ Les tribus dll voisillage SOllt généralement d’un car’actère pacifique et cul· tivent la terre. Les routes qui conduisent- de Sétif à Constantine ne sont que des sentiers frayés pour les mulets arabes ; il Y en a plusieurs :

l’une passe par Milah, Maallah et 

Djimilah, 10lls pays de montagnes ; une au· tre paf le pays des Telagmah, des Ouled-abdel ·Nour et des Eulmah de Bazr.

Guelma est sitllée au sud et très·près de la rive droite de la Seybouse supériellre, au pied de la hallte montagne de Maouna ; elle a été construite avec les matériau x tirés des ruines de l’ancienne Calama, mentionnée par sainl Augustin et par Paul Orose ; mais l’emplacement qu’elle occnpe n’est pas celui de la cité romaine. Plusiellrs voies romaines partaient de Calama ; deux allaient à HipP9ne, en suivant les deux rives de la Seybouse ; une autre allait à Constantine, en passant au nord du mOllt Maouna, traversant l’Oued·Cherff et gagnant-Anwuna par une pente douce ; deux autres au moins se dirigeaient vers le sud, probablement sur Zamà et sur TitTech, et cie là se rami· liaient à l’infini dans toutes ces belles plai. nes (1),

La ville de Msilah, située par 35° 42’ 30" de latitude nord et 2° 12’ de longitude est, est divisée en trois quartiers, dont le plus consi· dérable occupe la-rive gauche et les deux autres la rive droite de l’Oued-Ksab. La surface des jardins est triple de celle de la ville. Elle a été construite avec les matériaux d’une ville romaine en ruine, située à 4 ou 5,000 mètres à l’est, l’ancienne Siulia ou la Bechilga deli Arabes. Les Français se sont _établis à Msilah en juin 1841.

AU sud-sud-ouest s’élève ie Djebel-SalaI !, et au pied la viHe de Bou-Saadah, peuplée d’environ 2000 âmes et entourée de jardim. (1) M. Jadas a pr.seot~ en 1839 à l’Inslltal un Mémo’re sur les antiquités de Guelma. -Le liv»e de

M. le général Duvivier, intiluli : Reeher~hes. et notes SUT la pO"Uon de 1’.A/§érie au .ucl d. Guelma, depuis lafrontier. cle Tunis jusqu’IIU mont .Auré. compris, etc.,in"4c., Paris, 1841, n’est pas dans le commerce, et U cst très-difficile de le rencontrer : 3USS’ indiquerai-je J pour €lu’on puisse se raire une idée d’ ! cet important tra.e .iI J le compte readu qui en a été donné daas le Spectllteur militaire par M_ A. C. Charlier.

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