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ABSTllACTIOH — ABUS

ont pont Condemeat l’abstraclion. L» limite qui sépare les sciences abstraites des sciences analogiques est donc pToTondément tracée. Leur ideutîlé ne poonait être que dans une combinaJsoQ artificielle de signes , qui , ne pd-Détrant point au fond des choses , otTrirait la piédsion et la liaison dans les mots et nullement dans les idées. Ce serait l’erreur des esprits Torts et médiUIifê, habiles A manier le raisonnement Cest celle de lIobbes,deConditlac. de CondorceL

Un écueil d’un autre genre attend le métaphysicien : s’il se liTre aux recherches physiques , rarement il séparera les pbénomËnes de ta pensée de l’activité des organes , et le sentiment physique du sentiment moral. S’il se platt aux opérations et aux combinaisons de signes, il voudra lameaer au langage tous les procédés de l’entendement. S’il est préoccupé de l’iodépendance de la pensée, il s’elTorcera de l’affranchir des orgaoes de la sensibilité, et n’attachera de réalité qn’aHX phénomènes du moi intérieur. Il abstraira et coordonnera ses abstractions selon la diversité de ses études. Il ne mÉconoaltra point toutefois l’existence distincte de la sensibilité organique, de la sensibilité morale, de l’intelligence, du langage ; maïs il s’elTorcera de résoudre ces principes en un principe unique, selon les habitudes de son esprit, le cours de ses idées et l’importance qu’il accorde à la nature de leur objet. Il coDibndradoac les procédés du sens intime et ceux de l’observatioD physique ; il ne remarquera pas que les mou-Temeots de la sensitùlité physique sont aveugles on excités par la coonaissance des choses, et que ceux de la sensibilité morale, toujours Éclairés , te sont par la connaissance des personnes ; que l’intelligence a sa nature propre et ses lois tantôt dépendantes du langage , tantôt indépendantes ; qu’il n’y a point d’assimilation entre ces divers principes qu ’une attention uaive distingue, et qu’ils ne peuvent être subordonnés à un seul que par un effort ie la rédexion. Cette confusion systématique provient, selon nous, de l’omission ou de l’oubli d’une première abstraction de conscience. D’autres erreurs mullipliéts sont dues à l’abus de l’abstraction de l’esprit, lorsque, s’élevant par degrés dans l’échelle de l’intelligence , on a négligé de faire une exacte revue deslailsqui lui servent d’appui, etde véritier le résultat sur les données de l’observation ; deux règles indispeasables , mdme dans les calculs matbémaliques , pour assurer l’exaclilude des résultats obtenus par l’abstraction. DiuoHrt mU en une de 1( Lonitut de Part ABUS. (Politiqve.) L’abus est le mauvuts usage que l’on fait d’une chose d’ailleurs bonne. Les peuples ont souvent d& lenr bonheur à lareli^Du, à lardyauté. àlaliberlé, A la noblesse même ; souvent aussi les abus de ces clioses ont produit le fanatisme, la tyrannie, la licence populaire, etl’oppressiou féodale. La conservation des institutions liuinaines, sages dans leur origine, ne put être confiée qu’à des liommes sujets, comme tous les autres, aux passions, aux erreurs, et dont l’inlérfit privé ne fut pas toujours’ d’accord avec l’in-De là , l’abus de la force ; duis Tordre social, l’abus de tout ce que le genre humain avait fondé pour assurer sa conservation et son bonheur.

Un gouvernement imposé aux hommes au nom des dieux dut lenr paraître sublime. Ils s’inclinèrent avec respect devant l’interprète de celle puissance invisible qui gouverne l’univers. Le druide inspiré les trouva dévoués et dociles. Prêtre, son pouvoir était grand ; homme , son ambition n’était point aalisfaile. Il appela A son secours la snperstitiou et le fanatisme ; on le prit lui-même pour un dieu. Pour persuader les liommes , il ne pouvait créer la vie, mais il pouvait donner la mort ; et , mêlées à de vils animaux, des victimes humaines, frappées du couteau sacré, vinrent ensanglanter les autels.

Seuls ils avaient gonvemé Ici hommes, maisdescbefsguerrierset des rois voulurent gouverneraleartaur.il liillut faire alliance et partner le pouvoir. Lesrois dirent aux prêtres : <• AnnoQcei les dieux aux peuples, et nous > vous donnerons une part des dépouilles, n Les prêtres répondirent aux rois : i Partage ! ■ avec Dons, et nous dirona aux peuples que les < dienx ont fait les rois. »

D’autres prêtres, en annoaçaot d’antres dieux , tinrent le même langage : car llsavaient le même inlérêL

Hais pourquoi , dans les temps nwdemes, une religion véritable et sainte a-t-elle dd éprouver aussi la cupidité de quelques tiommes ?

L’intolérance, la superstition, le fanatisme, 

ont lenlé de travestir la pureté de la i morale évangéliqne. On sait ce que Charlemagne , Philippe -Auguste , saint Louis et Philippe le Uel ont fait pour réprimer les abus du clergé. « Vous n’avez pas le droit, écrivai t au dernier de c«$ rois i’orioeillïui fioni-D. qitizeabyG00l^lc