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Huit de ces quatorze thermomètres ont pour point de départ la glace fondante, savoir : un thermomètre à mercure de Deluc, no . 1, auquel on donne le nom de Réaumur ; le thermomètre centig., celui à mercure de Brisson, les thermomètres à alcool de Réaumur, Deluc, Brisson, Halles ; le thermomètre à huile de lin de Newton ; quant aux six autres, ils ont différens points de départ. Le thermomètre à mercure de Fahrenheit a son zéro à la congélation de l’eau saturée de sel ammoniac, ce qui correspond à 14 de R. au-dessous de la congélation de l’eau ; celui de Delisle à la température de l’eau bouillante. Les deux thermomètres à mercure de Deluc ont leur point de départ fixé ; le premier, relativement à la correction que la hauteur du mercure du baromètre doit éprouver, ce qui correspond au 10e. deg. de R. ; le second à 16 R., point de départ de la température de l’air, correspondant aux logarithmes des hauteurs mesurées par le baromètre ; celui d’Amontons a sa plus grande hauteur du mercure, lorsque l’air, renfermé dans son tube, est exposé à l’eau bouillante, en supportant une pression de 73 pouces de mercure, en y comprenant la pression de l’air. La Hire avoit pris pour origine la température des caves de l’Observatoire, auxquelles il attribuoit arbitrairement 48 deg.

Fahrenheit, Deluc & Brisson ont pris pour second terme la température de l’eau bouillante ; Fahrenheit & Brisson, sous une pression de 28 pouces de mercure ; Deluc, sous une pression de 27 pouces, Newton a pris pour second terme la température du corps humain ; Halles, celle de la cire fondue ; Réaumur & Delille ont divise leur thermomètre en fractions du volume du liquide ; le premier en millièmes, le second en cent millièmes ; Amontons, par l’élasticité de l’air comprimé, & la Hire, par une division arbitraire. On a observé, dans le temps, que son 28e. deg. correspondoit à 51 pouces 6 lig. dans le thermomètre d’Amontons.

Quant aux divisions de l’échelle, elles sont toutes en parties égales dans ces thermomètres. Dans le no . 1 du thermomètre à mercure de Deluc, l’espace entre la glace & l’eau bouillante est divisé en 80 parties égales ; dans le no . 2, en 96, parce que chaque partie correspond à de ligne de l’abaissement du mercure dans le baromètre. Le no . 3 est divisé en 186 parties égales de la température de la glace à celle de l’eau bouillante, parce que ce nombre est celui le plus propre à la correction des hauteurs prises par le baromètre à différentes températures. Dans le thermomètre centig., la distance entre les deux points extrêmes est divisée en 100 parties ; dans celui de Fahrenheit, en 212 parties, & en 180, de la glace à l’eau bouillante ; dans le thermomètre de Brisson, en 87 parties ; & enfin, dans le thermomètre de Newton, en 12 parties, ce qui en fait 38,86 de la glace à l’eau bouillante.

En comparant ces échelles dans les thermomètres à mercure, on remarque que les divisions en parties égales correspondent parfaitement à des divisions en parties inégales, tandis que, dans le thermomètre à alcool, ce sont des divisions en parties inégales qui correspondent à des divisions en parties égales sur les thermomètres à mercure. On voit en effet, si l’on compare les différences entre les divisions extrêmes & les divisions moyennes, que l’on a :

Thermomètre À la glace À la température À l’eau de fondante. moyenne. bouillante. Réaumur 5,1 6,4 7,8 Deluc 3,9 5,2 6,2 Brisson 5,1 6,7 8,0

Cette différence provient de ce que la dilatation de l’alcool suit une marche croissante pour des températures uniformes, indiquées par le thermomètre de mercure : d’où il suit que, pour faire correspondre les échelles de ces thermomètres, il faudrois que les espaces indiqués sur les thermomètres à alcool allassent toujours en augmentant, en suivant la loi qui est indiquée sur ce tableau, & que l’on a déduite des expériences de Deluc.

Échelle enharmonique. Succession des tons compris dans la musique européenne, en procédant par quarts de ton. Voyez ÉCHELLE DIATONIQUE.

Échelle pyriforme ; index pyriformis ; birn probe Tube avec lequel on détermine le degré de raréfaction de l’air contenu dans un vase.

Cet instrument se compose du tube A B, fig.746, passant à travers une boîte à cuir C, fixéé au haut d’un récipient D C E. Il est fermé hermétiquement dans la partie supérieure en B, renflé dans la partie inférieure A, & tiré en pointe, afin que le mercure sorte difficilement. Le volume de ce tube est divisé en un nombre déterminé de parties, ce que l’on obtient avec du mercure que l’on pèse & que l’on fait entrer dans son intérieur. On trace sur le tube, avec un diamant, les divisions de l’instrument, en mettant le zéro dans la partie supérieure B. Smeaton, qui en est l’auteur[1], le divisoit en 2000 parties.

Pour se servir de cet instrument, on place le bocal qui le contient sur le plateau F G d’une machine pneumatique ; on met au-dessous du tube un vase H plein de mercure, & l’on fait le vide. L’air contenu dans le tube se raréfie comme celui de la cloche. Enfonçant le tube dans le mercure, au moment où l’on fait rentrer l’air sous la cloche, le mercure remonte dans le tube, &

  1. Transactions philosophiques, vol. XLVII, art. 69.